Seul le Tank Farm Project prévu à Bain-des-Dames a reçu l’aval du National Ramsar Committee de même que son Environment Impact Assessment (EIA) Licence. Le Combined Cycle Power Plant (CCPT) n’est, pour l’heure, pas concerné, a affirmé Ivan Collendavelloo au Parlement, car le projet est toujours à un stade préliminaire. Un consultant n’a d’ailleurs pas encore été nommé pour celui-ci. Le ministre de l’Energie insiste : il n’y a pas de marécages sur le site prévu pour la construction du Tank Farm qui est une « part importante » du plan de développement du Central Electricity Board.

Collendavelloo a lourdement insisté sur ce point : si les deux projets ne se concrétisent pas, ce sera un « severe setback » pour le pays. Le Tank Farm devrait permettre d’alimenter les centrales de Fort Victoria et de St Louis. Certes, le Ramsar Committee, dans sa lettre, stipule qu’elle accorde l’autorisation pour ce projet « exceptionnellement ». Mais l’autorisation a bel et bien été obtenue, assortie comme c’est l’usage de certaines conditions (voir le document ici). Il revient maintenant au Central Electricity Board (CEB) de s’y conformer, a indiqué le ministre. Au risque de perdre sa licence.

Le leader de l’opposition insistait pour savoir si le terrain identifié aux Grandes Salines était marécageux. Faisant ressortir qu’un EIA Report datant d’octobre 2013 mentionne l’existence de zones humides alors qu’une lettre du General Manager du fournisseur d’électricité affirme que le CEB n’a été informé de la présence de marécages sur le site que vers le début de septembre 2015. Réponse de Collendavelloo : « Je sais que l’EIA Report mentionne la présence de marécages à proximité du site et non sur le site en question. »

Le Ramsar Committee a, en effet, été sollicité par le CEB le 12 septembre dernier. Le comité a délégué un sous-comité sur les lieux le 2 octobre. Avant de se réunir une deuxième fois le 26 octobre. Le projet de parc de réservoirs, explique le ministre, est basé sur le principe du Design-and-Build. Le constructeur Arun Fabricators a reçu Rs 54 millions le 25 août dernier, soit 10% du montant global.

Close monitoring

Paul Bérenger est revenu à la charge, maintenant qu’au vu des conditions rattachées à la letter of clearance du comité Ramsar, cette autorisation n’en est pas une. « Chacun peut dire ce qui lui passe par la tête », rétorquera dans un sourire Ivan Collendavelloo. « Arrogant ! » lance alors le député rouge Shakeel Mohamed, qui est tout de suite rappelé à l’ordre par la Speaker.

Répondant au leader de l’opposition sur le déplacement du site identifié pour la construction des trois réservoirs de fioul et du CCPT, le ministre de l’Energie confirme ce fait. Avant de répliquer : «  Il n’y a rien de surprenant [à cela] au cours de la réalisation des travaux. » Et de préciser que son ministère mais aussi celui de l’Agro-industrie, qui a la tutelle du NRC, assurent un « close monitoring ».

Le ministre est-il au courant que selon le CEB, si le projet n’est pas dispensé de se conformer à l’EIA Licence et aux recommandations du comité Ramsar, le tank farm ne pourra voir le jour ? l’interroge encore Paul Bérenger. De surcroît, le Planning Policy Guideline du ministère des Terres recommande un « setback allowance » de 30 mètres, ce qui, selon le CEB, laissera une superficie « insignifiante » pour la mise en œuvre du projet. La réplique de Collendavelloo est cinglante : « C’est le point de vue du CEB, pas celui du ministère. Tout comme vous ne la partagez pas non plus. » La requête pour le waiver des autorisations, précise le ministre, émane certes du CEB mais le ministère n’y a pas donné suite.

Petites tensions…

Cette Private Notice Question a été marquée par une légère tension entre Paul Bérenger et Ivan Collendavelloo. Ce dernier s’adressant avec courtoisie mais fermeté au leader de l’opposition. S’offusquant même, alors qu’il souhaitait ne pas être interrompu dans sa réponse et que la Speaker a demandé à Bérenger de laisser parler le ministre. « Je n’ai pas à recevoir la permission du leader de l’opposition. Ce n’est pas lui qui préside l’Assemblée ! »

Paul Bérenger a, lui, ponctué le début de ses interventions d’un « Shame ! » bien senti. Et de finir par conclure que le ministre a, durant cet exercice, largement évité de répondre à ses interrogations.

Certaines petites piques du leader du Muvman liberater à son ancien camarade de parti ont été soulignées, dans les travées, par Shakeel Mohamed. Qui a estimé, à plusieurs reprises, que Collendavelloo était « arrogant », lui valant d’être rabroué par Maya Hanoomanjee.

Photo (archives) : Ivan Collendavelloo, ministre de l’Energie et des Utilités publiques.

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