Les travailleurs étrangers ont à de nombreuses reprises été sollicités pour effectuer des travaux infrastructurels à Maurice. Nous avons souvent eu recours à la main-d’oeuvre étrangère pour exécuter les nombreux travaux pour abaisser les coûts des opérations. Le marché de l’emploi, déjà fragilisé à Maurice, est davantage en concurrence avec le recrutement des travailleurs étrangers. Une des questions qui revient souvent est la suivante : Les Mauriciens ne sont-ils pas intéressés par les emplois disponibles ou y a-t-il un manque de compétences?

Selon l’économiste Bhavish Jugurnath, le taux de chômage s’élève actuellement à 9,2%, soit environ 70 000 personnes. Pour Chandansingh Chutoori, les Mauriciens ne manquent pas de compétences dans le secteur de la construction. “Le savoir-faire est présent mais il manque toutefois des ressources”, dit-il. Pour ce dernier, la main-d’oeuvre mauricienne est limitée et c’est pourquoi il est nécessaire de recourir aux travailleurs étrangers. “Les travailleurs étrangers sont plus accessibles et puis ils travaillent dur et se donnent à fond”, explique-t-il. Selon l’ingénieur, nous avons pas mal de maçons disponibles. Toutefois, ces derniers sont plus aptes à s’engager dans la construction des maisons et des petites infrastructures. “Quand il s’agit de la construction de grands bâtiments, il faut avoir recours aux contractuels plutôt qu’à des maçons”, ajoute-t-il. Par ailleurs, la construction de grandes infrastructures demande également des équipements et du matériel dont la main-d’oeuvre mauricienne ne dispose pas.

Chandansingh Chutoori explique,quant à lui, que le recrutement de la main-d’oeuvre étrangère n’est pas nécessairement à coût réduit. “Il faut d’abord payer un agent pour les recruter, payer leur transport, leur loyer, leur assurance médicale, leurs salaires et d’autres frais”, dit-il. “Je pense que recruter les Mauriciens aurait été moins cher”, ajoute-t-il. De ce fait, en additionnant tous ces coûts, la main-d’oeuvre étrangère n’est pas aussi bon marché que cela en a l’air. “Nous devons reconnaître que grâce à eux, il y a une certaine productivité dans la construction”, avoue l’ingénieur. “Nous devons mettre au clair que ces personnes ne volent pas le travail des Mauriciens mais font simplement ce que les Mauriciens ne sont pas en mesure de faire”, conclut-il.