David Snoxell: “Si nous voulons renforcer le leadership britannique, le Royaume-Uni devra mettre un terme à la saga des Chagos”

Y a-t-il de l’espoir que la question des Chagos soit un jour résolue ? Dans une tribune publiée en date du 7 décembre dernier, l’ancien haut commissaire britannique à Maurice David Snoxell affirme qu’il faut espérer un dénouement positif. “Il y a de l’espoir dans la mesure où Joe Biden et son administration démocrate sont plus susceptibles d’accélérer la fin de la saga des Chagos, car cela fournirait une victoire tant attendue pour les Droits de l’homme et l’Etat de droit et un avenir sûr pour la base américaine de Diego Garcia”, écrit-il sur le site www.conservativehome.com.

En sa capacité de membre du Chagos Islands (BIOT) All-party Parliamentary Group (APPG), il a fait savoir que lors de sa 80e réunion, le 2 décembre dernier, le Groupe parlementaire a décidé d’écrire au président élu des Etats-Unis pour obtenir le soutien de la nouvelle administration pour un règlement global des questions liées aux Chagos. L’APPG espère que les États-Unis joueront leur rôle pour mettre fin à cette injustice historique. Les membres prévoient que la nouvelle administration verra que la fin de la tragédie des Chagos est dans l’intérêt des États-Unis à long terme et l’emporterait sur tout avantage à court terme du maintien du statu quo. Ce serait également dans le meilleur intérêt du Royaume-Uni.

David Snoxell rappelle également que le règlement de ce différend n’a guère progressé en 2020, le gouvernement britannique restant intransigeant et la Covid-19 ayant conduit le gouvernement mauricien à reporter une proposition de résolution à l’Assemblée générale des Nations Unies à la session de 2021 en septembre prochain. De toute évidence, les personnes qui ont le plus à perdre de ce retard sont les Chagossiens, en particulier ceux qui ont été déportés. Beaucoup sont morts sans voir leur patrie. L’incapacité de la Grande-Bretagne à reconnaître le droit à l’autodétermination et à décoloniser les Chagos est au centre de l’opprobre international.

Pourtant ‘une solution simple’ existe à la question de la réinstallation selon le britannique. Alors que le Royaume-Uni refuse pour l’heure de se tenir pour responsable de la réinstallation et de ses coûts, Maurice est prête à faciliter et à aider à financer la réinstallation de ceux qui souhaitent rentrer, une fois qu’il y aura accord sur l’avenir du territoire. Le Royaume-Uni a toujours soutenu que les îles seront retournées à Maurice lorsqu’elles ne seront plus nécessaires à des fins de défense. Les 53 îles extérieures n’ont jamais été et ne seront jamais nécessaires à la défense. Seule Diego Garcia, où se trouve la base américaine, est requise, et même là-bas, les États-Unis ne sont pas opposés à une réinstallation provisoire, à condition que d’autres paient. Il faudrait ainsi entamer des discussions au niveau des gouvernements et donner davantage de responsabilités à Maurice, ajoute David Snoxell.

L’ONU rappelons-le, a déjà modifié sa carte du monde pour montrer que les Chagos appartiennent à Maurice et une décision attendue prochainement par le Tribunal international du Droit de la mer pourrait entériner la souveraineté mauricienne sur ces îles.

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