94 pays pour.  15 contre. Et 65 abstentions. Ainsi se sont départagés les votes sur la résolution de Maurice à l’Onu.

Maurice peut désormais solliciter l’avis de la Cour internationale de justice sur l’excision des Chagos en 1965 et un éventuel retour des Chagossiens sur l’archipel.

Dans son allocution, sir Anerood Jugnauth a, pour sa part, a réitéré la nécessité d’un retour des Chagos pour compléter son processus de décolonisation. La résolution présentée ce 22 juin n’est pas «un réveil tardif», a déclaré le ministre de la Défense aux représentants des 193 pays membres.

Dans une réaction à chaud, Olivier Bancoult, leader du Groupe Réfugiés Chagos, estime ce jour «historique» pour son peuple chagossien et pour Maurice. (suite de l’article après la vidéo)


Le pays a obtenu le soutien de l’Union africaine, de la Southern Africa Development Community, de l’Egypte ou encore de Trinité-et-Tobago. L’Inde s’est également ralliée à la cause, arguant que les principes l’emportent sur les préoccupations sécuritaires dans notre partie du monde.

De nombreux pays, et non des moindres, se sont abstenus : la Russie, la Chine, tout comme le Canada et de nombreux pays européens : Allemagne, Canada, Irlande, France, Espagne ou encore Hollande.

Dans les milieux diplomatiques, ce vote est perçu comme un test pour le Royaume-Uni pour l’obtention de pays de l’Union européenne après le Brexit.

Les abstentionnistes ont mis en avant la nécessité pour Maurice et le Royaume-Uni de poursuivre les pourparlers sur ce qui s’avère une «question bilatérale», l’un des principaux arguments mis en avant par Matthew Rycroft, à la tribune pour la partie britannique.

Voter en faveur de la résolution, avait argué l’ambassadeur, laissera la porte ouverte «à un dangereux précédent». «Combien d’autres litiges bilatéraux héritées de l’histoire, comme celle-ci, pourraient atterrir devant l’Assemblée générale ?» a-t-il plaidé.

L’avis de la Cour internationale de justice est, certes, non contraignant. Toutefois, le vote d’aujourd’hui qui permet à Maurice de se tourner vers cette instance pèsera sans doute lourd dans sa campagne pour que l’archipel des Chagos lui soit retourné.

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