Il n’a que deux mois et pas encore de nom. Mais déjà, sa photo fait le tour du monde. Bébé parti du Maroc pour rejoindre l’Europe, porté en écharpe dans le dos de sa mère, tout près de ses rêves pour lui, il raconte la route tragique qui sépare une vie pauvre d’un destin idéalisé, là-bas, dans ces pays où l’on vit forcément mieux.

Parmi les quelque 8 000 migrants qui sont entrés à Ceuta, enclave espagnole située au Maroc, depuis lundi, 2 000 sont des mineurs. Le plus jeune, un autre bébé âgé quant à lui d’à peine trois semaines, a été sauvé par un bénévole de la Croix-Rouge espagnole, dans des conditions qui ne sont pas encore connues.

Ce bébé de deux mois, dont on ignore s’il est une fille ou un garçon, a été sauvé par Juan Francisco Valle, plongeur depuis douze ans pour la Guardia Civil, la police espagnole. Âgé de 41 ans, ancien plongeur militaire, ce membre du Groupe spécial pour les activités sous-marines de la Guardia civil, a raconté à plusieurs médias espagnols les heures et les heures dans l’eau, à tenter de sauver ceux qui pouvaient l’être.

« Le bébé était gelé, froid, il ne faisait aucun geste »

« Notre travail habituel consiste à récupérer les corps des morts dans les eaux, qu’ils proviennent de la mer, d’un marais ou d’une rivière. Mais cette fois, nous avons dû secourir des personnes vivantes, de tous âges, dans toutes les conditions, et faire le tri entre tant de personnes dans l’eau qui avaient le plus besoin de notre aide », explique-t-il au quotidien espagnol. Accroché au dos de sa mère, « le bébé était gelé, froid, il ne faisait aucun geste », a confié « Juanfran » avec émotion. Il ignorait s’il était mort ou vivant.

Le nourisson se trouve en sécurité mais les autorités ne donnent aucune information sur son état de santé, ni celui de sa mère. Pas plus qu’elles ne disent s’il sera renvoyé au Maroc, comme des milliers d’autres depuis qu’a éclaté la crise entre Madrid et Rabat.

« Il y avait beaucoup de pères et de mères avec leurs enfants ligotés comme ils le pouvaient », raconte encore le plongeur. Ces milliers de migrants « étaient sur des bouées de plage, avec des bouteilles vides, avec n’importe quoi. Certains portaient des gilets en liège mal ajustés qui, au lieu de garder leur tête à flot, provoquaient l’effet inverse »

Source : Le Parisien

 

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