Depuis plusieurs mois, la hausse du coût du fret, l’indisponibilité des conteneurs et la réduction du nombre de dessertes maritimes bouleversent l’équilibre économique et social des îles du sud-ouest de l’océan Indien. Les opérateurs économiques, face à ces difficultés d’approvisionnement, voient leurs activités pénalisées. Les consommateurs pâtissent d’une augmentation du coût de la vie. Face à cette crise sans précédent, Cap Business Océan Indien, qui regroupe l’ensemble des acteurs du secteur privé des six îles de la région, soutient le renforcement du dialogue entre le secteur public et le secteur privé par la création d’un observatoire régional de la connectivité, du fret et de la logistique maritime.

« La connectivité maritime est devenue une question centrale pour nos économies insulaires. La situation est d’autant plus inquiétante que la hausse du coût du fret devrait se poursuivre pour trois raisons : l’accélération de la croissance mondiale, qui exerce une pression sur la demande, la pénurie des conteneurs et l’indisponibilité des porte-conteneurs dans la région. L’entrée en vigueur de nouvelles normes environnementales relatives aux émissions de carbone impactera aussi les coûts. Il est donc urgent que les secteurs public et privé réfléchissent ensemble à des solutions durables pour renforcer leur résilience. D’où l’idée de mettre en place un observatoire régional de la connectivité, du fret et de la logistique maritime », explique Éric Magamootoo, secrétaire général de Cap Business Océan Indien.

Le changement de gouvernance à la Région Réunion et la nomination, pour la première fois, d’un élu en charge de la connectivité maritime et aérienne, de même que la présidence française de la Commission de l’océan Indien, sont autant de signes encourageants selon l’association, qui y voit une étape cruciale pour la mise à l’agenda de cette problématique. La réussite de cet observatoire dépendra de quatre facteurs clés : premièrement, l’implication des grandes compagnies maritimes, telles que MSC, CMA CGM et Maersk, qui contrôlent plus de 90 % du transport maritime régional. Deuxièmement, qualité du dialogue entre les secteurs privé et public. Troisièmement, il est important que le secteur privé régional investisse, dans le secteur tout en bénéficiant de l’accompagnement du secteur public pour l’amélioration des infrastructures et de la performance de nos ports. Et enfin, l’augmentation du volume des échanges dans la zone océan Indien sera un élément fondamental, puisqu’elle fera baisser les coûts du fret tout en favorisant le commerce intrarégional.

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