Deux personnes, ainsi que l’un des assaillants, ont été tuées et plusieurs blessées, lundi 2 novembre au soir, lors d’une fusillade à Vienne, la capitale autrichienne. La police locale a évoqué sur Twitter une série d’attaques dans six rues du centre historique, près d’une importante synagogue et de l’Opéra.

La première victime était un passant et la deuxième une femme, décédée de ses blessures à l’hôpital, selon la chaîne de télévision publique ORF. Le maire de la ville avait, plus tôt, fait état de quinze personnes hospitalisées, dont sept dans un état grave.

Un des auteurs a également été abattu, a rapporté, lors d’une conférence de presse, le ministre autrichien de l’intérieur, Karl Nehammer, et « au moins un suspect est toujours en fuite », a-t-il précisé.

Des contrôles à la frontière tchèque

Les fusillades ont éclaté en tout début de soirée, à quelques heures de l’entrée en vigueur d’un reconfinement de l’Autriche pour lutter contre la pandémie de Covid-19. De nombreuses personnes étaient alors présentes en terrasse pour profiter de cette dernière nuit à l’extérieur.

Les motifs de cette fusillade ne sont, pour l’heure, pas connus. « A ce stade, il n’est pas possible de dire si la synagogue était visée », a réagi sur Twitter Oskar Deutsch, le président de la Commaunauté israélite de Vienne (IKG).

Des policiers et des soldats ont été mobilisés pour protéger les bâtiments importants de la capitale, et les enfants ont été dispensés d’école mardi. Sur son compte Twitter, la police viennoise demande également à la population de rester chez soi, de se protéger et de ne pas prendre les transports en commun.

En réaction à cette attaque, la République tchèque a lancé des contrôles à la frontière avec l’Autriche. « La police mène des contrôles des véhicules et des passagers aux postes frontière avec l’Autriche, une mesure préventive à la suite de l’attaque terroriste à Vienne », a précisé la police tchèque sur Twitter. Vienne se trouve à une centaine de kilomètres de la frontière tchèque.

« Nous ne céderons rien »

Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, a condamné « une attaque terroriste répugnante ». « Nous ne nous laisserons jamais intimider par le terrorisme et nous combattrons ces attaques avec tous nos moyens », a-t-il écrit sur Twitter, disant ses pensées pour « les victimes, les blessés et leurs proches ».

Cette attaque a ému toute l’Europe. Ainsi, le président du Conseil européen, Charles Michel, a fait savoir que « l’Europe condamnait avec force cet acte lâche qui viole la vie et nos valeurs humaines ». Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, s’est dite « choquée et attristée ». « L’Europe est totalement solidaire de l’Autriche. Nous sommes plus forts que la haine et la terreur », a-t-elle écrit sur Twitter. « Nous ne devons pas céder à la haine qui cherche à diviser nos sociétés », a, de son côté, déclaré le ministère des affaires étrangères allemand.

Emmanuel Macron a, pour sa part, ajouté que les Français « [partageaient] le choc et la peine du peuple autrichien frappé ce soir par un attentat au cœur de sa capitale, Vienne. Après la France [avec la décapitation d’un enseignant, Samuel Paty, par un islamiste, puis l’attaque à Nice quelques jours plus tard], c’est un pays ami qui est attaqué. C’est notre Europe. Nos ennemis doivent savoir à qui ils ont affaire. Nous ne céderons rien. »

L’Elysée a précisé qu’Emmanuel Macron s’était entretenu dans la soirée avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz, à qui il a « exprimé sa totale solidarité, son soutien et proposé l’aide de la France si nécessaire. »

« Nos pensés accompagnent les Autrichiens  nous sommes à vos côtés pour combattre la terreur », a écrit le premier ministre britannique, Boris Johnson, sur Twitter. L’Allemagne a aussi fait part de sa solidarité.

« Il n’y a pas de place pour la haine et la violence dans notre maison européenne commune », a indiqué le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, sur Twitter, en italien et en allemand, tandis que le ministre des affaires étrangères italien, Luigi Di Maio, a tweeté que « l’Europe doit réagir » après cette « lâche attaque ».

Source : lemonde.fr

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