L’obligation faite aux candidats aux législatives du 7 novembre de décliner leur appartenance ethnique «est un recul», insiste Shenaz Patel. L’écrivaine compte s’enregistrer, demain, en tant qu’indépendante et refusera de s’identifier selon les communautés désignées dans la Constitution. Certaine que sa candidature sera rejetée comme en 2010, la journaliste compte «porter l’affaire plus loin». Et, pourquoi pas, de nouveau devant le Comité des droits de l’homme des Nations unies, comme en 2012.

Shenaz Patel rappelle que 30% des candidats en 2014 n’avaient pas déclaré leur appartenance ethnique. Cela grâce au mini amendement constitutionnel voté alors. Une option qui n’est pas à la portée des aspirants députés pour les présentes législatives.

Alors que Shenaz Patel hésite entre les circonscriptions de Stanley/Rose-Hill (n19) et Beau-Bassin/Petite-Rivière (n20), Shimanda Mungur sera, elle, à l’école du gouvernement Renganaden Seeneevassen pour se faire enregistrer au niveau de la circonscription de Grande-Rivière-Nord-Ouest/Port-Louis Ouest. Comme Shenaz Patel, cette citoyenne engagée souhaite pouvoir se présenter comme représentant de toute la population, au lieu d’une communauté en particulier.

Comme Shenaz Patel, Shimanda Mungur, conseillère de profession, fait partie des 104 citoyens qui, en 2010, s’étaient portés candidats aux législatives de 2010 mais en refusant de décliner leur appartenance ethnique. Leurs candidatures rejetées, ils avaient porté l’affaire en Cour suprême, au Privy Council, puis devant le Comité des droits de l’homme des Nations unies. L’organisme onusien leur avait donné gain de cause, jugeant que cette obligation contrevient à leurs droits civiques.

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