Au moins 21 personnes ont trouvé la mort dans les violences entre manifestants et policiers qui alimentent les tensions au Mozambique, au lendemain de la confirmation de la victoire électorale contestée du parti Frelimo, au pouvoir depuis 1975.

Le gouvernement mozambicain a annoncé mardi 24 décembre au soir ce bilan de 21 morts, dont deux policiers, en 24 heures dans ces violences post-électorales. Après une nuit de violences et plus de deux mois de manifestations depuis le scrutin présidentiel du 9 octobre, la capitale Maputo est restée figée dans un climat de peur à la veille de Noël.

Les principales routes menant à Maputo ont été entravées mardi par des barricades et des pneus incendiés, dégageant d’âcres panaches noirs et celle menant à l’aéroport est restée impraticable une bonne partie de la journée, a constaté l’AFP.

Des dizaines de manifestants se sont groupés vers l’entrée principale de l’aéroport international et ont mis le feu à des containers à proximité. Aucun vol n’a cependant été annulé.

La police, en véhicules blindés, a patrouillé le centre-ville, où des centaines de manifestants, répartis en petits groupes épars, sont revenus dans l’après-midi autour des barrages sur les grands axes faits de rondins et de blocs de pierre.

De nombreux commerces — boutiques, banques, supermarchés, stations-service… — et bâtiments publics avaient été mis à sac la veille, leurs vitrines brisées et leurs contenus pillés ou incendiés.

« L’hôpital central de Maputo fonctionne dans des conditions critiques, plus de 200 salariés n’ont pas pu se rendre » au travail, a affirmé à l’AFP Mouzinho Saide, son directeur, précisant avoir reçu près de 90 blessés, « dont 40 par armes à feu et quatre à l’arme blanche ».

La plupart des riverains sont restés terrés chez eux, les transports publics paralysés. Seuls les véhicules funéraires et les ambulances ont circulé. L’Union européenne a fait part mardi de son « extrême inquiétude » face aux violences, appelant « toutes les parties à la retenue ».

Source : France 24