Il y a deux mois, l’Ile-de-France se préparait au pire. Elle n’a certes pas évité la deuxième vague, mais celle-ci s’est nettement brisée dans la capitale. A la Mairie de Paris, on réfléchit à la suite pour éviter de nouvelles mesures prises en urgence.
Les professionnels ont eu un peu de mal à y croire. Ils ont craint des biais statistiques, une mauvaise remontée de certaines données. A présent, le doute n’est plus permis : à Paris, le pic de contaminations correspondant à la deuxième vague épidémique est clairement passé. Jour après jour, les chiffres montrent une forte baisse des nouveaux cas de Covid-19, plus massive que dans le reste du pays. Depuis peu, cette décrue spectaculaire s’accompagne d’une légère diminution du nombre de patients hospitalisés, notamment en réanimation. Le nombre de morts, lui, ne marque pas encore d’inflexion.
Appels au SAMU, résultats des tests, quantité de virus dans les eaux usées, etc., les indicateurs convergent. « Ils montrent tous une baisse très forte, se réjouit Renaud Piarroux, épidémiologiste à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière et auteur de La Vague (éd. CNRS). Dans les chiffres, la diminution du nombre de contaminations est sans doute un peu amplifiée par le fait que les cas détectés par les tests antigéniques ne sont pas comptabilisés. Mais le mouvement reste important. » Dans toute l’Ile-de-France, « la circulation virale est moindre », observe également l’Autorité régionale de santé dans son point publié mercredi 18 novembre.
Il y a deux mois, l’Ile-de-France se préparait au pire. Au sortir de l’été, Paris et Marseille étaient les deux villes où le virus circulait le plus activement. Dans une région où le brassage de la population est intense, autour d’une capitale hyperdense, la catastrophe sanitaire risquait d’être plus violente encore qu’au printemps, le gouvernement ayant tardé à prendre des mesures fortes, et le confinement se révélant moins strict qu’en mars.
C’est l’inverse qui s’est produit. Paris n’a certes pas évité la deuxième vague. Entre le creux de juin et la mi-octobre, le nombre de personnes diagnostiquées positives au cours des sept derniers jours est monté en flèche, passant de 6 pour 100 000 habitants à plus de 600 pour 100 000. Mais il a ensuite chuté, pour revenir à 162 pour 100 000 habitants au dernier pointage, le 14 novembre. Le taux d’incidence a ainsi été divisé pratiquement par quatre en moins d’un mois.
« Le couvre-feu a constitué l’élément décisif »
Le résultat ? Paris est désormais le département le moins touché de la région parisienne, mais aussi l’un des quinze départements les moins atteints de l’Hexagone. Le virus frappe davantage en Corrèze ou dans le Jura.
Quant au système hospitalier, il est soumis à des tensions moindres que prévu. Au lieu d’être submergés et d’avoir à envoyer des patients dans d’autres régions, les hôpitaux parisiens ont pu accueillir des patients venus de zones plus difficiles. A son maximum, le nombre de malades du Covid-19 en réanimation à Paris n’a pas dépassé 330, moitié moins qu’au pire de la première vague. « Si l’amélioration se poursuit, les hôpitaux parisiens vont surmonter cette vague », anticipe Anne Souyris, l’adjointe chargée de la santé à la Mairie de Paris.
Source : lemonde.fr

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