Après la Réserve fédérale américaine (Fed), mercredi, et la Banque centrale européenne (BCE), le 27 octobre dernier, c’est au tour de la Banque d’Angleterre (BoE) de resserrer à nouveau sa politique monétaire. Comme les deux autres institutions monétaires, elle a annoncé, ce jeudi, une hausse de ses taux de 75 points de base à 3 %, sa plus forte hausse depuis 1989. Objectif : juguler l’inflation qui, poussée par les prix de l’alimentation, a culminé outre-Manche à 10,9 % en octobre, selon la BoE. Mais cette dernière estime également qu’elle a atteint, à ce stade, son pic. Alors que l’institution prévoyait jusqu’à présent une hausse des prix jusqu’à 13 %, elle prévoit désormais qu’elle reste « proche de 11% pour le reste du quatrième trimestre, avant de reculer vers 10 % au premier trimestre 2023 et de baisser encore après ».

Une possible hausse moins importante que prévu
Le débat subsistait entre une hausse de 75 ou de 50 points de base. Cette dernière hypothèse n’était d’ailleurs pas exclue. D’autant que, fin septembre, le Comité de politique monétaire (MPC) avait partagé sa décision d’une hausse de cette ampleur à la veille des annonces budgétaires du nouveau gouvernement de Liz Truss. Or, la Banque centrale ne se doutait pas de l’effet désastreux de ces annonces coûteuses au financement incertain, qui ont fait s’envoler le taux de la dette d’Etat. A tel point qu’il a fallu que la BoE achète des titres à long terme pour empêcher un cercle vicieux sur l’ensemble du marché britannique.

En outre, « le gouvernement de Rishi Sunak (le nouveau Premier ministre, ndlr) va chercher à baisser les dépenses et à augmenter les impôts pour faire redescendre le niveau de la dette », prévoit Dean Turner, analyste chez UBS, qui rappelle que « cela compte pour la BoE ». Une rigueur budgétaire du gouvernement a un effet déflationniste, qui aurait pu pousser la BoE à ne pas agir trop vite pour éviter de plomber encore plus une économie britannique qui bat déjà de l’aile. Selon ses prévisions du mois d’août, la BoE prévoyait une contraction de l’activité chaque trimestre entre fin 2022 et fin 2023.

Source : La Tribune

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