Le couperet est tombé ce matin. Le conseil d’administration de la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL), présidé par Robert Pallamy, a décidé de licencier Alain Edouard. Le président de la Port Louis Maritime Employees Association (PLMEA) avait été suspendu de ses fonctions à la CHCL depuis le 17 janvier pour avoir quitté son poste à midi les 24 et 31 décembre, au lieu de 15h. Le comité disciplinaire institué sur cette affaire l’a trouvé coupable.

« C’est un jour triste et extrêmement grave pour la liberté syndicale », fait ressortir Ashok Subron, négociateur de la PLMEA. Ce licenciement, soutient Ashok Subron, vise non seulement à porter atteinte à la liberté syndicale mais s’apparente à une « tentative de ‘cover up’ » vis-à-vis des enquêtes en cours.

Le conseil d’administration a licencié Alain Edouard bien que la loi ne lui permette pas de le faire, affirme le syndicaliste, et malgré la motion des représentants syndicaux faisant valoir qu’une enquête a été initiée au niveau du Central CID et qu’il serait approprié d’en attendre les conclusions avant toute décision.

Au conseil d’administration convoqué en special meeting ce 25 mars, les représentants des employés ont fait valoir qu’Alain Edouard n’a pas été notifié par son employeur de la charge contre lui dans le délai de 10 jours prescrit par la section 38(2)(a) de l’Employment Rights Act mais 12 jours après les faits qui lui étaient reprochés.

Ashok Subron lance, lui, un appel à sir Anerood Jugnauth, Premier ministre et « père de la Cargo Handling Corporation », pour qu’il intervienne dans cette affaire.

Le syndicaliste demande « à tous les travailleurs et aux citoyens de Maurice » d’exprimer leur indignation face au sort qui a été réservé à Alain Edouard. Ashok Subron lance aussi un appel aux travailleurs du port qu’ils « restent mobilisés pour toute action future ».

La PLMEA et Alain Edouard étudient, en ce moment, leurs différentes options légales.

Photo (au centre) : Ashok Subron (casquette rouge) et Alain Edouard (casquette khaki) lors de la marche «Pa vann nou pei», dans la capitale, le 19 mars dernier. Des centaines de travailleurs du port, du port franc, de l’industrie cannière et d’autres secteurs s’étaient mobilisés aux côtés de la PLMEA et de la General Workers Federation pour protester contre les divers projets de privatisation annoncés par le gouvernement.

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