Le licenciement de trois pilotes, hier, par Air Mauritius (MK) n’est pas seulement une décision «injuste et arbitraire», selon les deux syndicats de pilotes de la compagnie d’aviation nationale. C’est un «acte délibéré d’intimidation», affirme l’Airline Employees Association (AEA) et la Mauritius Air Line Pilots Association (MALPA) dans un communiqué conjoint. D’autant que ces employés n’ont eu «aucune opportunité de s’expliquer» et qu’il n’y a pas eu d’«enquête sérieuse».

La direction, poursuivent-ils, mène une «campagne de désinformation (…) irresponsable» visant à «vilipender» les pilotes.

L’AEA et la MALPA déplorent également que 11 pilotes ont été «named and shamed» dans certains médias, hier, pour leur participation «alléguée» dans les actions des jeudi 5 et vendredi 6 octobre qui ont vu d’importantes perturbations dans les vols de MK.

Quatre vols ont dû être annulés le 5, bloquant un millier de passagers à l’aéroport de Plaisance. Une douzaine de pilotes se sont fait porter malades ce jour-là.

Dès vendredi matin, le CEO de MK, Somas Appavou, avait pointé du doigt un «petit groupe d’employés» et prévenu que des sanctions étaient à prévoir. Une ligne dure soutenue par le Premier ministre, qui a affiché son soutien plein et entier au conseil d’administration de la compagnie d’aviation nationale. Le board devait entériner le renvoi de trois pilotes en fin de journée, dont celui du capitaine Patrick Hofman.

Ce dernier est président de l’AEA et aurait été licencié notamment pour avoir refusé de se soumettre à un examen médical, indique le syndicat. Sauf que ce pilote «n’a jamais été contacté par aucun médecin ni aucun représentant de MK en ce sens», selon le communiqué émis ce matin.

La direction, estime les deux regroupements de pilotes tente «d’empêcher toute discussion constructive, dont celle liée à la sécurité».

Les deux syndicats de pilotes insistent qu’il n’y a pas eu, de leur part «d’appel pour des actions concertées» de ces deux derniers jours. Mais «un simple conseil» à ces membres qu’ils ne sont pas obligés de travailler au pied levé pendant leur jour de repos. Un rappel «nécessaire», disent en chœur l’AEA et la MALPA, car les pilotes travaillent «à leurs limites légales et physiques à cause d’un manque accru» de personnel de cette catégorie. Et que la direction persiste dans ses tentatives de bafouer leurs droits du travail.

Nous avons tenté de joindre Patrick Hofman. Sans succès jusqu’ici.

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