Les magistrats Raj Seebaluck et Razia Janoo-Jaunbocus croyaient que la poursuite voulait remettre une copie de la version originale d’une interview radio de l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, accordée en 2012 relativement à l’affaire Roches-Noires. Mais le représentant du Directeur des poursuites publiques (DPP), Me Jean Michel Ah Sen, a remis une copie de sa rediffusion trois ans plus tard sur Radio Plus.

«If the defense makes a formal motion, then we will move for arguments», a alors expliqué Me Ah Sen. Il a fait des commentaires qui n’ont pas plu au magistrat Raj Seebaluck. «Don’t make comments from a sitting position, I guess you should apologise to the court», lui lance-t-il, à quoi le représentant s’est exécuté.

Un représentant de l’Independent Broadcasting Authority (IBA) a été appelé à la barre des témoins. Il a été interrogé sur la copie d’un CD qu’il a remis à un officier du Central Criminal Investigation Department (CCID), soit le surintendant Pentiah. Ce dernier avait envoyé une demande à l’IBA pour obtenir une copie de l’interview que le leader du Parti travailliste avait accordée à Radio Plus, Radio One, Top FM et la MBC Radio en 2012.

A l’époque, le directeur des informations de Radio Plus, Nawaz Noorbux, avait interrogé Navin Ramgoolam sur sa présence à son bungalow de Roches-Noires où un cambriolage s’était produit. Un extrait de cette interview a été rediffusée en janvier 2015 sur Radio Plus. L’avocat de Navin Ramgoolam, Me Gavin Glover, a objecté à ce que cet extrait soit produit. Il a présenté une motion en ce sens. Les débats ont été fixés au 7 février prochain.

Navin Ramgoolam ainsi que les anciens DCP Dev Jokhoo et Rampersad Sooroojebally sont poursuivis dans cette affaire pour entente délictueuse. Ils auraient dissimulé le véritable déroulement d’un cambriolage au campement de l’ancien Premier ministre à Roches-Noires dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011. Et c’est l’homme d’affaires Rakesh Gooljaury, qui s’était rapproché de Navin Ramgoolam, qui avait porté plainte à la police.

A l’issue des élections législatives de décembre 2014, l’ancien patron de la société Fashion Style a retourné sa veste et accusé l’ancien chef du gouvernement et ces deux hauts gradés, dont l’un était le chef du service de renseignements, de l’avoir forcé à consigner cette déposition. Il avait alors indiqué que Navin Ramgoolam se trouvait sur place en compagnie de sa maîtresse, Nandanee Soornack, lorsqu’ils ont été surpris par un cambrioleur qui leur a pris Rs 20 000 sous la menace d’une arme blanche.

Avant le début de l’audience, Me Gavin Glover a informé les magistrats qu’il ne peut travailler dans des conditions qu’il qualifie d’«unhealthy» et d’«uncomfortable». Pour cause : la salle d’audience était bondée. Outre des membres du PTr, des aspirants avocats et des officiers de la force policière s’y étaient agglutinés. Avec le système de climatisation qui ne fonctionnait pas, le Senior Counsel a invité les magistrats à changer de salle.

«I invite the court to make changes, in the present conditions, I cannot continue with the case», a déclaré Me Glover. Il a ajouté que sir Hamid Moollan, qui fait partie du panel d’avocats de Navin Ramgoolam, était absent en cour en raison de cette situation. Les magistrats ont alors opté pour une salle plus grande et plus spacieuse pourvue d’air conditionné.

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