Devesh Dukhira, CEO du Syndicat des Sucres, Arnaud Luppens, Sales & Marketing Executive de Laguna Clothing, Grace Qiu, directrice de Mauristea Investment, et Alan Mathieu, CEO de Yoal Paradise Agency, Axumi Business Consulting Services et Shanghai Trade Ltd… Autant de responsables et d’opérateurs économiques qui ont participé à un débat sur les opportunités et les défis qui découlent de l’accord de libre-échange signé avec la Chine et entré en vigueur le 1er janvier dernier. Les discussions ont été modérées par Yousouf Ismaël, secrétaire général de la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice (MCCI).
D’emblée, Devesh Dukhira a souligné que depuis 2010, les sucres spéciaux produits par Maurice ont trouvé un marché intéressant en Chine. De 800 tonnes, les exportations sont passées à 10 000 tonnes en moins de dix ans. Mais en 2017, la quantité de sucres spéciaux destinés à l’exportation a chuté drastiquement, passant à environ 200 tonnes. La raison ? La Chine a demandé des ‘safeguard measures’ à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). « Un des plus gros problèmes auxquels les opérateurs faisaient face, c’était le manque de visibilité. Mais avec le quota de sucre mentionné dans l’accord, au moins maintenant nous avons une idée assez précise de la quantité de production et le tarif de 15 % rend le sucre plus compétitif », a-t-il fait ressortir.
S’adressant à Grace Qiu, le secrétaire général de la MCCI a voulu savoir comment une société mauricienne a pu vendre du thé… aux Chinois ! « Il faut savoir que le thé mauricien est différent du thé noir chinois, de par la nature de la terre volcanique entre autres. Ensuite, plusieurs Chinois sont fans de produits importés. Nous avons pu ainsi avoir un bon marché dans l’Empire du milieu », a-t-elle expliqué. D’ajouter toutefois que Mauristea Investment a dû faire face à de nombreux défis, notamment en termes de ‘branding’. Selon elle, pour pouvoir être pérenne sur le marché chinois, il faut avant tout bien définir un produit et lui donner une identité unique, voire, vendre son pays d’origine. « Ce n’est pas évident de vendre du thé aux Chinois, surtout, du thé qui vient d’un pays dont ils n’ont encore jamais entendu parler ! Obtenir la confiance des clients chinois n’est pas chose facile. Le marketing a nécessité de gros investissements sur le marché local et depuis peu, nous nous sommes tournés vers les sites de vente en ligne. On aurait aimé pouvoir booster davantage le thé mauricien », a-t-elle souligné.
Quant à Allan Mathieu, il a fait sourire l’assistance avec ses anecdotes sur ses débuts en Chine. Que ce soit au niveau du langage, de la culture ou de « l’étiquette », ce Mauricien a laissé entendre qu’il a pris du temps avant de pouvoir se faire une place dans le marché chinois. Cependant, a-t-il indiqué, une fois qu’il s’est immergé dans l’univers de la Chine et a pu obtenir la confiance de ses associés, ses affaires ont démarré. Prenant la parole en dernier, Arnaud Luppens a lui avancé que le ‘networking’ est primordial pour pouvoir faire des affaires en Chine. Cela permet, selon lui, d’éliminer pas mal de barrières. En outre, la conceptualisation de produits uniques voire de luxe, est attrayante aux yeux de la clientèle chinoise. « L’EDB a un responsable basé en Chine. Cela a beaucoup de mérite et prouve l’engagement du gouvernement à accompagner le secteur privé à pénétrer le marché chinois. Le plus important c’est de pouvoir créer des contacts. Cela facilite la communication », a-t-il indiqué. De poursuivre que dès que possible, des missions devraient être organisées en Chine.

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