Parmi les mesures annoncées par le ministre des Finances, Dr Padayachy, figure un Work Permit de 10 ans aux étudiants étrangers à la fin de leur cycle universitaire. Ce que déplore le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval (XLD). Ce dernier affirme que les jeunes d’aujourd’hui devraient être très préoccupés par cette opportunité accordée aux étudiants étrangers car ces derniers vont postuler à des emplois qui auraient pu être les leurs. Un avis qui n’est pas complètement partagé par des professionnels du recrutement, à l’instar de Ravish Pothegadoo, directeur de Talent on Tap. « Cette mesure budgétaire comporte certes certains risques mais apportera beaucoup de bénéfices », dit-il.

Pour appuyer ses dires, Ravish Pothegadoo avance que le chiffre de 600 étudiants étrangers passera à 3 500 en 10 ans et « ce sera sûrement très positif pour les chiffres d’affaires de nos institutions supérieures locales. Cette mesure favorisera la création d’emplois tels que des ‘lecturers’» Selon lui, cela peut permettre d’améliorer les rangs de nos universités locales et avoir plus de reconnaissance à l’échelle mondiale. A noter que l’Université de Maurice est actuellement classée 2 276 et l’Université de Technologie de Maurice, 6 949, entre autres.

Plusieurs entreprises, notamment dans le secteur des technologies de l’information, recrutent des professionnels africains tels que les développeurs Java ou .Net, précise Ravish Pothegadoo. Et de poursuivre : « Il est important de comprendre que nous avons une forte pénurie de ces profils à Maurice. L’avantage c’est que les étudiants auront déjà une notion de la culture mauricienne et de la culture des entreprises locales s’ils font des stages dans l’île. Cela pourra faciliter le recrutement et la rétention. »

Le directeur de Talent on Tap explique, cependant, qu’à long terme, un étudiant, généralement dans la tranche d’âge de 20-35 ans, pense s’établir tout en investissant dans sa vie professionnelle. « Nous ne sommes pas l’abri d’un fort taux d’immigration », dit-il. Sans compter les mariages transfrontaliers.

Autre interrogation de sa part concerne le droit de vote. « Il faudra faire un suivi rigoureux des étrangers à Maurice. Nous avons constaté la ‘disparition’ de 3 000 travailleurs étrangers récemment. Nous risquons graduellement de sombrer dans la même situation qu’en Europe, soit le travail illégal », prévient Ravish Pothegadoo.

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