L’île sœur vit des moments difficiles. Un couvre-feu est en vigueur dans quatorze communes de La Réunion entre 21h et 6 h à compter de ce mardi 20 novembre afin d’endiguer les violences qui embrasent plusieurs localités depuis ces trois dernières nuits dans le sillage du mouvement dit des « gilets jaunes » qui manifestent contre la hausse du prix du carburant.

Même si le préfet Amaury de Saint-Quentin préfère utiliser le terme «restriction de circulation et de personnes» pour cette mesure qu’il qualifie «d’inédite», il explique qu’elle est amplement justifiée. Notamment par les «multiples et graves violences intolérables, commises par des individus mal intentionnés».

Les communes concernées sont Bras-Panon, La Possession, Le Port, Le Tampon, Saint-André, Saint-Benoît, Saint-Denis, Sainte-Marie, Sainte-Suzanne, Saint-Joseph, Saint-Leu, Saint-Louis, Saint-Paul et Saint-Pierre. Cette interdiction ne s’applique cependant pas aux personnes pouvant justifier de leurs déplacements en raison de leurs activités professionnelles et dans des cas d’urgence médicale ou familiale, indique le préfet dans un communiqué émis à 18 heures.

Amaury de Saint-Quentin déplore que de nombreux actes de pillages, de vandalisme et de violences aient été perpétrés des groupes de jeunes et « alcoolisés ». Outre la concession Peugeot qui a été incendiée, de nombreux supermarchés ont été pillés alors qu’une caserne de gendarmerie et un centre de secours ont été mis à sac. Des embuscades ont aussi été tendues aux forces de l’ordre avec des engins incendiaires alors que des automobilistes ont été blessés et rackettés.

Mieux : des demandes de rançons, couplées à des menaces ont été adressées à certaines sociétés de presse qui ont été sommées de suspendre leurs publications, ce qui fait dire au préfet que l’île sœur est dans une situation quasi-insurrectionnelle. La compagnie nationale d’aviation, Air Mauritius a reprogrammé des vols vers La Réunion en raison de ce couvre-feu. Le vol MK 248 censé décoller à 22h30 ce mardi 20 novembre partira finalement à 6h30 demain.

«Nous allons suivre la situation de près», affirme-t-on du côté du Pailles-en-Queue Court.

 

Photo : AFP

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