La violence domestique est un « problème sérieux » auquel s’attèle sérieusement son ministère, affirme Aurore Perraud. Celle-ci compte bien suivre les recommandations du rapport Domingue, soumis en août dernier, pour un renforcement de notre arsenal légal. Parmi les amendements considérés : autoriser la police à procéder à des arrestations sans mandat d’arrêt. « Des consultations, a précisé Aurore Perraud dans sa réponse à la PNQ du leader de l’opposition, sont en cours avec la police. »

La criminalisation de toute forme de violence est aussi à l’étude. La définition de cette dernière devrait d’ailleurs être élargie pour inclure les violences psychologiques ou sexuelles avec un partenaire actuel ou passé. Des peines plus sévères sont envisagées pour des violences commises à l’encontre de personnes à besoins spéciaux, de femmes enceintes, de personnes incapables de se défendre ou encore de mineurs.

Le viol conjugal sera aussi considéré comme un crime. Par ailleurs, la section de la loi qui considere comme « excusable » l’homicide de son conjoint et de son amant(e) pris en flagrant délit sera abrogée. Un tribunal spécial pour traiter de cas de violences conjugales sera mis sur pied. Et la vidéoconférence autorisée dans les cas où les victimes ne  peuvent être confrontées à leurs agresseurs.

Ces amendements, et quelques autres, sont nécessaires, dit la ministre, en raison des « nombreuses lacunes » de nos lois pour la protection des victimes de violence domestique. Des discussions ont déjà été entamées avec le bureau de l’Attorney General à ce sujet. Les amendements, indique Perraud, pourraient être présentés lors de la prochaine séance parlementaire.

Le Report of the Advisory Committee on the Reinforcement of Framework for Protection from Domestic Violence qu’avait présidé Rosario Domingue, CEO de la Law Reform Commission.

chiffres violence domestique 2010-2015

Alors que le ministère souhaite durcir les lois et donner plus de pouvoir à la police, Paul Bérenger avance que celle-ci « fait partie du problème ». Evoquant des cas, nombreux, où des femmes et jeunes filles en détresse se sont rendues au poste de police et y ont été « humiliées », voire violées une seconde fois.

Son ministère a, certes, reçu des complaintes concernant la police, a concédé Aurore Perraud. Cette question a été évoquée avec le Commissaire de police, dit-elle. Et des sessions de formation sont organisées régulièrement pour les forces de l’ordre.

Des discussions sont aussi en cours pour que des postes de police accueillent des Family Support Bureaux. Les six répartis à travers l’île étant « insuffisants », selon Perraud.

Le National Coalition against Domestic Violence Committee s’est jusqu’ici réuni en neuf occasions. Si les ONG et le secteur privé ont été invités à y siéger, il n’y a toutefois aucun représentant de ce dernier. Le comité devrait soumettre ses recommandations incessamment.

Une étude sera aussi lancée l’année prochaine sur la violence domestique. Celle-ci se penchera en particulier sur ce que cela coûte à l’économie mauricienne.

Photo via www.hnphaiti.com

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