Il faut que les victimes de violence domestique portent plainte, a insisté Fazila Jeewa-Daureeawoo, pour que la police puisse faire son travail. Mais «les meilleures lois» ne pourront rien contre ce genre de violence si les mentalités ne changent pas, a plaidé la ministre de l’Egalité des genres. Elle répondait aux interpellations de Xavier Duval lors de la Private Notice Question de ce mardi 7 novembre.

Le leader de l’opposition a réclamé un durcissement du cadre légal tout en pointant du doigt ce qu’il considère être certaines failles dans l’application des lois concernant la violence domestique. Duval a ainsi relevé que chaque cas de violence domestique peut mener à une arrestation. «Pourquoi la loi n’est-elle pas appliquée ?» s’est-il demandé. Et de renchérir : pourquoi n’y a-t-il pas d’arrestation «systématique» ? Pourquoi le faible nombre de demandes pour un Occupancy and Tenancy Order, qui permet à la victime de violence domestique de résider au domicile familial ?

«Les arrestations ne sont pas la seule solution», a répondu Jeewa-Daureeawoo. Qui souligne que la décision d’appréhender ou non quelqu’un soupçonné de violence domestique relève de la police et de l’enquête menée. Il faut sensibiliser la population, ce qui est fait à travers divers programmes, insiste la ministre. «Nous devons apprendre à nos garçons à respecter nos filles», a affirmé Fazila Jeewa-Daureeawoo. Qui a aussi condamné les dérapages verbaux de politiciens, parlementaires ou non, ces dernières semaines.

Pour ce qui est des amendements supplémentaires à la législation, pour notamment enlever l’adultère comme circonstance atténuante lors de «crimes passionnels», «nous ne pouvons changer les choses du jour au lendemain», note Fazila Jeewa-Daureeawoo. Qui a, de temps à autre, décoché des flèches à son prédécesseur Aurore Perraud – «Je voudrais bien savoir ce qu’elle a fait durant deux ans.» – alors que Xavier Duval tentait d’acculer ou de démontrer l’incompétence de l’actuelle ministre de l’Egalité des genres.

Le leader de l’opposition a ainsi attiré son attention sur l’absence de refuges pour femmes battues dans le Nord. Et sur la nécessité de centres de réhabilitation pour les agresseurs. Des programmes à l’attention de ces derniers ont démarré, affirme la ministre. Qui poursuit que des structures plus formalisées requièrent «du temps et un budget».

Jeewa-Daureeawoo n’était, en revanche, pas au courant que Passerelle, avec laquelle le ministère collabore, n’a pas reçu de financement de la National CSR Foundation. L’organisation non gouvernementale gère un abri pour femmes victimes de violences et les accompagne sur les plans juridique et médical.

La violence domestique a un impact sur l’économie qui s’élève à Rs 2 milliards, avance la ministre. Les consultations se poursuivent pour la mise sur pied d’un Observatoire sur la violence envers les femmes.

Lire la réponse écrite de la ministre

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