Solidarité. Le départ imminent de Lindsay Thomas du collège St Esprit (CSE) outrage non seulement les anciens de l’établissement, qui ont d’ailleurs manifesté ce matin. Les élèves actuels aussi ont bruyamment réclamé le maintien de Thomas comme recteur du collège quatre-bornais.

Il y a eu des «directives qui viennent de notre hiérarchie pour nous demander qu’il n’y ait pas de manifestation à l’intérieur des murs du collège», a expliqué le recteur aux élèves rassemblés dans la cour. Qu’importe.

«Nouvo rekter nou pa le! Zis Lindsay Thomas ki nou le!» ont-ils scandé les élèves du collège du Saint Esprit lors d’une manifestation au collège, ce jeudi 27 février. Le principal concerné sera informé de sa nouvelle affectation demain. Si le Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC) assure qu’il s’agit là d’un exercice effectué sur le «principe de mobilité [qui] existe depuis quelques années déjà», de nombreuses voix se sont élevées ces dernières semaines contre cette mutation.

L’une d’elles est celle de Gaëtan Rosette. Jusqu’à tout récemment, l’homme siégeait sur le «board of governors» du collège. Il a démissionné cette semaine pour signifier son opposition à la mutation de Lindsay Thomas. Ce dernier a fait carrière au CSE, d’abord en tant qu’enseignant avant de passer à la tête du collège.

S’adressant aux anciens élèves rassemblés aux portes du collège, Lindsay Thomas s’est excusé : «Malheureusement, votre collège ne peut vous accueillir.» Ayant appris que les anciens élèves prévoyaient une manifestation, le SeDEC a donné des consignes pour ne pas leur donner accès dans l’enceinte du collège.

Pour Rosette comme pour d’autres anciens élèves, Lindsay Thomas paie son franc parler à travers ce transfert «punitif». Le recteur a ainsi récemment attaqué frontalement et publiquement le problème de consommation de drogue au sein du CSE, font-ils remarquer.

Malgré quatre décennies au service d’un établissement au parcours riche et à deux ans de la retraite, souligne Rosette, des «forces occultes ont œuvré à détruire M. Thomas». Et ce depuis plusieurs années. Le président de l’association des anciens élèves rechigne cependant à livrer des détails sur les personnes derrière cette «cabale».

Les Old Boys réclament une rencontre avec le cardinal Maurice Piat dans les plus brefs délais.

Dans un communiqué émis au cours de la journée, le SeDEC explique que quatre recteurs de collèges catholiques, dont Lindsay Thomas, sont mutés dans un autre établissement. Le «principe de mobilité» est une des conditions figurant dans leurs contrats, poursuit le document. Cela afin de redynamiser régulièrement les collèges et mettre les compétences des chefs d’établissements aux services des élèves «en fidélité aux valeurs de l’Education catholique».

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