Nous sommes dans un coin paisible dans le sud de l’île. Plus précisément à la vallée de Ferney. Il y règne une ambiance plutôt calme et les journalistes attendent avec impatience de découvrir les sentiers de la réserve naturelle. Environ 11h. Un petit casse-croûte et une session de briefing vite fait avant d’entamer cette aventure qui semblait intéressante de prime abord mais se révélera tout de même épuisante.

Quelques minutes plus tard, nous prenons place à bord d’un autobus qui va nous conduire au pied de la vallée, là où démarrera notre parcours. Ouf ! Les sentiers identifiés pour le Ferney Trail, qui aura lieu le 5 septembre prochain avec près de 2 500 participants, ne sont pas heureusement pas ceux que nous emprunterons. Une brise légère, un peu de soleil. Un temps assez propice de toute évidence pour ce genre de balade. Jean Claude Sevathian, Plant Conservation Officer de la Mauritian Wildlife Foundation, est notre guide pour cette journée.

Première escale près d’une zone où poussent des espèces envahissantes, nuisibles pour la forêt primaire. Du ravenale ou arbre du voyageur, originaire de Madagascar, très prisé comme plante ornementale mais qui risque vite d’étouffer les plantules d’espèces endémiques des forêts mauriciennes. La tâche de Jean Claude Sevathian et la dizaine de personnes formées est donc d’enlever ce genre d’espèces dans la zone de conservation. Il faut « nettoyer » les divers sites « à plusieurs reprises », explique le Plant Conservation Officer, « pour que la forêt, à la longue, reproduise des espèces telles que le bois d’ébène ». L’équipe se charge aussi de l’entretien des divers sentiers. Et de la pépinière où poussent les plantules d’espèces endémiques qui sont, par la suite, réintroduites dans leur milieu naturel. Maurice ne compte plus que 2% de forêts indigènes, et la vallée de Ferney, classée réserve naturelle, en fait partie.

La journée démarre sans encombre et nous nous attendons tous à une belle journée enrichissante. Place maintenant à cette longue marche. La pluie menace cependant de gâcher l’expérience. Bien vite, quelques gouttes s’invitent, deviennent bruine, c’est de plus en plus désagréable. Indécis, on s’arrête, le temps que le ciel s’éclaircisse quelque peu mais on reprend bien vite le chemin. Encore quelques pas, avant de nous arrêter encore une fois.

Le crachin s’est transformé en averse légère, le sentier est boueux. Impossible de continuer à faire des photos ou des images vidéo sans risquer d’abîmer le matériel. Doit-on pour autant rebrousser chemin ou avancer ? On poursuit notre route malgré la pluie. Mais il est quasiment impossible de manipuler les caméras. Certains essaient de prendre quelques clichés çà et là, les caméras à couvert sous les anoraks, sous des protections improvisées avec des sacs en plastique… D’autres préfèrent ne prendre aucun risque.

Le sentier nous entraîne dans la zone de conservation, qui fait au moins 200 hectares. Le projet est géré par le Vallée de Ferney Conservation Trust, un partenariat public-privé au sein duquel l’Etat est associé au groupe Ciel, avec le soutien financier de l’UNDP et la collaboration de la Mauritian Wildlife Foundation. Celle-ci essaie également de réintroduire la grosse cateau verte, oiseau endémique, dans cette région de l’île afin d’avoir une deuxième population outre celle qui vit dans les gorges de la Rivière-Noire.

Au bout d’environ deux heures, la randonnée prend fin. On se restaure à la Falaise Rouge, non loin du village de Ferney. Le restaurant offre une cuisine typiquement mauricienne et une vue magnifique sur la baie de Grand-Port. Les vêtements trempés et maculés de boue n’ont certainement pas été un frein pour savourer le déjeuner prévu à notre intention.

Si vous souhaitez découvrir la vallée de Ferney, appelez au 634.04.40 ou au 57.29.10.80. Ou visitez le site Web.

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