Aucun lieu pour prendre sa pause. Harcèlement. Discrimination à l’égard des employés mauriciens au profit de leurs homologues étrangers… Ces salariées d’une usine textile de Goodlands viennent dénoncer les conditions de travail difficiles auxquelles elles sont soumises.

Des critiques qui interviennent alors que Firemount Textiles Ltd, l’entreprise visée, délocalise ses activités vers La Tour Koenig.

La décision de changer de lieu d’opération, affirme la Textile, Garment and General Workers Union, qui représente les travailleurs, a été prise de manière unilatérale, sans consultation avec le syndicat.

Celui-ci a animé une conference de presse ce lundi 25 juillet.

Des allégations que réfute Prem Mahadeo, directeur de Lateral Holdings, une entreprise sœur de Firemount Textiles Ltd. « Nous respectons toutes les procédures » pour ce qui est du transfert des activités, déclare-t-il.

Un courrier a ainsi été envoyé à chaque employé, le 13 juin, pour l’informer de la délocalisation. Et que les conditions d’emploi seront préservées. Ceux ne souhaitant pas travailler à La Tour Koenig pourront alors opter pour le Recycling Scheme ou se faire enregistrer sur le Workfare Programme. Des dispositions ont été prises pour le transport des employés, assure Prem Mahadeo.

La délocalisation, explique-t-il, n’est pas un projet récent. Le transfert vers d’autres sites de travail s’est fait progressivement au fil des années, les quelque 300 employés à Goodlands étant le dernier groupe en date à être concernée.

Mais pourquoi quitter ce village où l’usine s’est implantée depuis 1989 ? Le bâtiment qui abrite l’unité de production a été « condamné », explique Prem Mahadeo. « Nous ne pouvons pas mettre en péril la vie des gens », fait-il ressortir.

Par ailleurs, les propriétaires des dortoirs où logent les travailleurs étrangers employés par l’usine sont réfractaires aux aménagements dictés par des amendements à la loi. « Ils ne veulent pas les faire, ils ne veulent pas non plus que l’employeur s’en charge », affirme Prem Mahadeo.

Abordant les « discriminations » que subiraient les employés mauriciens face aux travailleurs bangladais et pakistanais notamment qu’emploie Firemount Textiles, Prem Mahadeo fait remarquer que : « Le secteur du textile mourra sans les étrangers. »

Il invite cependant tout employé qui constate des dégradations dans ses conditions de travail à se rendre aux ressources humaines. « Il y a des procédures pour assurer la protection des travailleurs, tout est expliqué dans un livret qui a été remis à chacun. Tout se fait conformément aux dispositions des lois du travail », assure Prem Mahadeo.

Des négociations ont été ouvertes entre Firemount Textiles et les employés et leurs représentants sur la question de la délocalisation, à travers le ministère du Travail

Ce comité tripartite se rencontre ce jeudi 28 juillet.

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