Jihad. «C’est un concept, un mode de vie, un mot venant d’un livre sacré ?» Pour la défense de Showkutally Soodhun, ce terme, qui fait partie des propos qui valent au député d’être poursuivi pour outrage à l’encontre de Xavier Duval, doit être défini clairement dans le cadre de ce procès. Ce n’est pas un «routine word», a fait valoir Me Ravin Chetty ce vendredi 3 août. Et la poursuite aurait dû inclure un expert linguistique dans sa liste de témoins, a-t-il poursuivi.

L’audience d’aujourd’hui était consacrée à la motion d’abus de procédures initiée par le panel légal de l’ancien Vice Prime minister. Qui réclame l’arrêt du procès.

«Si kouma dir mo bodyguard ti donn mwa rivolver, mo touy Xavier Duval dan Parlman… mo touy li dan Parlman… apre, sa mem ki apel jihad», avait harangué Soodhun lors d’un rassemblement à Flacq, le 18 juillet 2017.

Me Mehdi Manrakhan, intervenant pour la poursuite, a argué pour sa part que seul le mot «Jihad» ne peut être un point déterminant dans cette affaire. Car les propos de l’ancien ministre du Logement et des Terres contre le leader de l’opposition contiennent suffisamment d’éléments qui caractérisent l’outrage.

Le segment «mo touy Xavier Duval dan Parlman» est, pour Me Manrakhan, suffisant pour prouver le délit. Faut-il vraiment l’opinion d’un expert quand «on peut aller chercher la définition de Jihad dans le dictionnaire Oxford ?» s’est demandé le représentant du Parquet.

«If the defence wants to make an issue out of the word Jihad, they should come with proof», a déclaré Me Manrakhan. Et d’ajouter : «Ce n’est pas à nous de préparer le dossier pour la défense.»

Le magistrat Sachin Boodhoo a réservé sa décision sur la motion d’abus de procédures au 3 octobre prochain.

En Cour le 12 avril dernier, Soodhun avait plaidé non coupable dans cette affaire. Le député de La Caverne/Phoenix est formellement accusé d’«outrage against depository of public authority».

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