«Bann dimounn ki trase.» C’est ainsi que les travailleuses et travailleurs du sexe se qualifient. Si leur activité leur permet de gagner leurs vies, les regards demeurent réprobateurs, les stéréotypes perdurent, les violences – verbales ou physiques – se maintiennent. Or, les travailleuses du sexe ont les mêmes droits que tout le monde, insiste Shameema Boyroo. La prostitution, soit l’échange d’argent ou de biens pour un service sexuel, n’est pas un crime dans le Code pénal mauricien, explique la Community Mobilisation Officer chez Parapli Rouz.

Parfois, les travailleurs du sexe sont interpellés par la police parce qu’ils marchent dans la rue ou leur tenue est jugée «indécente». Les préservatifs trouvés en leur possession sont utilisés comme «preuves»… Autant d’atteintes aux droits humains que dénonce Parapli Rouz.

L’association appelle ainsi à la mobilisation, le 17 décembre, pour une marche pacifique sous le thème «Mo drwa = To drwa». Les invitations ont été lancées aux ministres Maneesh Gobin, Anwar Husnoo et Fazila Jeewa-Daureeawoo ainsi qu’au Commissaire de police Mario Nobin.

Des travailleuses du sexe se font arrêtées, des descentes policières sont effectuées dans des salons de massage ou ailleurs… Certes, concède la Community Mobilisation Officer chez Parapli Rouz. Mais les charges retenues contre ceux qui se font payer pour leurs services sexuels sont autres.

Ils sont le plus souvent accusés selon les sections suivantes :

  • «importuning or soliciting someone in a public place for an immoral purpose», sous l’article 91A.
  • «indecent act in public» sous l’article 248
  • «idle and disorderly person». Parmi les définitions citées sous l’article 26 : «being a common prostitute, is found wandering in any public place and having».
  • «debauching youth» sous l’article 251.

Pour Parapli Rouz, il y a un «écart énorme» entre ce que prévoit la loi et son application. Les travailleurs du sexe subissent souvent des pressions de la police pour «aksepte lanket». Alors qu’ils ne sont pas forcément pris au sérieux quand ils osent venir dénoncer des agressions dont ils sont victimes.

Le 17 décembre marque la Journée mondiale pour l’élimination des violences faites aux travailleurs du sexe.

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