Il faut, certes, « réprimer l’enrichissement illicite », acquiesce Paul Bérenger. Tout le monde ne devrait pas, pour autant, se sentir menacé, avance-t-il. Il ne faut pas non plus toucher à des points « fondamentaux » d’un Etat de droit, poursuit le leader du MMM. Or, avance le chef de file des mauves, le MMM n’est « satisfait » ni du Good Governance and Integrity Reporting Bill (GGIR), ni de l’amendement constitutionnel qu’il nécessite. Le parti ne compte ainsi voter ni pour l’un, ni pour l’autre. A moins que des amendements « nécessaires » n’y soient apportés.

Les mauves contestent les « pouvoirs considérables » qui seront attribués à certaines personnes dans le cadre du GGIR. Ainsi, explique Bérenger, le directeur de l’Integrity Reporting Services Agency (IRSA) aura le droit « d’exiger de n’importe qui, n’importe quel renseignement sur ses biens ». Ou de mettre un lien sur un bien sans passer par la Cour. L’Integrity Reporting Board (IRB) peut, lui, demander un ordre de saisie à un juge en Chambre.

La nomination des responsables de ces services est un autre point de discorde pour le MMM. Qui n’est « pas du tout d’accord » que le directeur de l’IRSA soit nommé par le ministre de la Bonne gouvernance. Ni que celui de l’IRB le soit par le Premier ministre, sans consultation aucune.

Pour le MMM, « la loi Bhadain est un viol permanent de notre ‘right to privacy’ ». « C’est un outil qui, selon Bérenger, pourra être utilisé politiquement, dangereusement. »

Le projet de loi et l’amendement constitutionnel seront-ils tout de même votés à l’Assemblée nationale ? Rien n’est moins sûr, affirme le leader des mauves, au vu « des grognements dans les rangs du gouvernement ». Sans compter le flou, pour l’heure, sur la position des deux députés rodriguais et de « la bande à Ganoo ».

Roshi Bhadain a, pour sa part, démarré sa campagne d’explications sur le GGIR aujourd’hui.

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