Pour le photographe Samuel Fosso, capturer des images dans un studio, c’est comme créer une atmosphère autour de soi, s’inventer une nouvelle identité. Trente-quatre photos de l’artiste nigérian seront exposées à l’Institute of Contemporary Art Indian Ocean, à Port-Louis, jusqu’au 30 avril.

Ses œuvres nous plongent dans l’univers d’un artiste qui ressent le besoin de se réinventer dans chaque cliché. L’exposition, intitulée «Transitions» rassemble les œuvres de trois séries du photographe, notamment, «Les années 70», «Tati», et «African Spirit».

Né le 17 juillet 1962 au Cameroun, Samuel Fosso fut introduit à la photographie dès l’âge de 13 ans. Avec les moyens du bord, il crée son propre studio, fabrique lui-même des projecteurs et installe des décors composés de tissus africains traditionnels. Pour gagner sa vie, il photographie les personnes autour de lui, notamment en Centrafrique où il trouve refuge lorsque la guerre civile éclate au Nigéria.

Quand il lui reste des pellicules, Samuel Fosso s’amuse à passer de l’autre côté de la caméra. Les photos sont ensuite envoyées à sa famille au Nigéria.

De plus en plus conscient de la condition culturelle et politique de son entourage, il gagne en maturité et cela se reflète dans son travail. Les thèmes de ses photos deviennent plus politiques et militants. Dans sa troisième série de photos, «African Spirit», il a retravaillé le portrait de plusieurs icônes aux origines africaines, dont Malcolm X, Martin Luther King, Nelson Mandela et Muhammad Ali.

Vainqueur des prix Afrique en Création en 1995 et du prestigieux Prince Claus Award en 2001, les réalisations de Samuel Fosso montrent un art en constante évolution. Il y a deux ans, il fait la une pour s’être photographié en Pape noir… du jamais-vu.

L’exposition «Transitions» a été rendue possible grâce au Fonds régional d’art contemporain de La Réunion.

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