«S’il est sincère avec lui-même, [le leader de l’opposition] ne peut fuir devant ses responsabilités dans l’arnaque BAI.» Le ministre mentor n’a pas été tendre envers Xavier Duval, après qui il a pris la parole dans le cadre des débats budgétaires.

Sir Anerood Jugnauth (SAJ) a très vertement critiqué son ex-Deputy Prime minister. Rappelant la réponse du leader du PMSD, en 2013, à la Private Notice Question axée sur le groupe BAI. «A-t-il dit la vérité ? » s’est demandé SAJ. Ou a-t-il induit la Chambre en erreur ? a-t-il poursuivi ?

Xavier Duval a immédiatement soulevé un point of order, réclamant que le ministre mentor retire ses propos et rappelant à la Speaker que selon son propre ruling, ceux qui affirment qu’il y a «misleading» doit en fournir les preuves. SAJ : «Je ne retirerai rien tant que je n’aurai pas la vérité noir sur blanc.»

«Mendier auprès de l’Inde»

Le ministre de la Défense en a rajouté une couche, affirmant que Duval ne «peut prétendre qu’il ne savait pas». Cela alors qu’il s’est rendu «complice des actes de l’ancien Premier ministre». Le leader de l’opposition, affirme SAJ, «ne peut pas aujourd’hui venir nous blâmer».

Il en va de même pour Paul Bérenger, dit le ministre mentor, qui doit rester «cohérent» dans ses propos car il avait lui-même exprimé des craintes dans cette affaire.

SAJ a volé au secours de Pravind Jugnauth sur la question du remboursement aux victimes du crash du groupe BAI. Les critiques contre le Premier ministre car il n’est pas rentré de la Grande péninsule avec des solutions pour le paiement intégral étant «particulièrement injustes», selon lui.

Pravind Jugnauth s’est engagé à trouver des solutions et non à «mendier auprès de l’Inde», relève le ministre mentor. «A croire que nous avons une dette envers [les clients lésés].»

Du reste, poursuit-il en lançant une pique à Roshi Bhadain (alors absent de l’hémicycle), il a toujours été question de rembourser sans toucher aux fonds publics.

Le poids de Betamax

Abordant le paiement des dédommagements à Betamax, SAJ s’offusque que l’opposition «s’intéresse plus à comment on va payer» mais pas par comment le pays a été «pillé» par le régime travailliste.

Du reste, dit-il, Duval ne s’est jamais opposé à la rupture du contrat avec la compagnie de Veekram Bhunjun. Tandis que Roshi Bhadain a été à l’œuvre pour concrétiser cette décision.

A l’annonce, la semaine dernière, que le tribunal d’arbitrage de Singapour donne gain de cause à Betamax, Roshi Bhadain et Xavier Duval se sont dégagés de toute responsabilité alors qu’ils étaient ministres lorsque le gouvernement a décidé de la résiliation du contrat liant Betamax à la State Trading Corporation (STC) pour le transport de carburant.

SAJ n’a pas manqué de relever les  millions de roupies qu’ont coûté, sous le régime travailliste, les pertes essuyés par Air Mauritius suite au hedging sur le carburant ou encore des contrats désastreux de la STC. «Qui a payé ?» a-t-il interpellé les rangs de l’opposition.

Budgets «fiasko lor fiasko»

SAJ a vertement critiqué Duval. Dénonçant ses trois Budgets «manti-manti». Le bilan «fiasko lor fiasko» du régime PTr-PMSD (parodiant ici le slogan «Rezilta lor rezilta» des bleus). Prenant à contre-pied le leader de l’opposition sur les chiffres des logements sociaux. Invitant le leader de l’opposition à vérifier ses chiffres pour ce qui est du chômage et de la création d’emplois. Et en lui rappelant régulièrement la participation du PMSD aux décisions du régime travailliste au sein d’une alliance qui a duré près de 14 ans.

Dénonçant les voix qui s’élèvent contre le projet Metro Express, SAJ estime que l’opposition «paiera le prix de ses critiques» contre l’Inde. Et que ceux qui affirment que Maurice cédera sa souveraineté sur Agaléga ont «perdu la tête».

Des opposants au projet de métro léger menacent de faire une grève de la faim même s’ils doivent mourir ? La réponse de SAJ est cinglante : «’I don’t care about the deaths of such people.’ (…) S’ils veulent se suicide, je ne peux être tenu pour responsable.»

Le ministre mentor a consacré une part importante de son intervention aux mesures sociales contenues dans le Budget 2017-2018 et celles prises depuis le début du mandat de ce gouvernement pour améliorer le pouvoir d’achat et alléger le fardeau des plus pauvres.

Lire le discours du Budget de SAJ

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