« Je ne suis pas quelqu’un qui baisse les armes. » La preuve : ayant pris un « congé » de ses « activités politiques », Navin Ramgoolam a brisé, aujourd’hui, le silence qu’il a plus ou moins gardé depuis le début de ses ennuis avec la justice. Ce congé, dit-il, « ne signifie pas pour autant que je ne suis plus leader ». Démêlés avec la justice, relations avec Dawood Rawat, leadership du Parti travailliste, Nandanee Soornack… Ramgoolam a profité du point de presse qu’il a animé à l’issue du comité exécutif des rouges, ce mercredi 12 mai, pour faire son mea culpa, clarifier certains points et répondre à ceux qui le croient fini.

« Mes avocats ne souhaitaient pas que je m’exprime », déclare-t-il d’emblée. « Mais on ne peut me juger et me condamner avan ki fer ‘case’ », se défend Ramgoolam. « Jamais de ma vie je n’ai pris de commission ni de pot-de-vin. » Et d’ajouter que tous les partis politiques reçoivent des « contributions ».  Ses déboires avec la justice, dit-il, sont le résultat d’une « vendetta politique ». Et c’est le ministre de la Bonne gouvernance, selon Ramgoolam, qui tire les ficelles. « Aujourd’hui, ce n’est pas sir Anerood Jugnauth le Premier ministre mais Roshi Bhadain. »

Ramgoolam s’est également défendu d’être de connivence avec Dawood Rawat. Rappelant qu’il a fait voter, en 2007, la Financial Services Act que le chairman emeritus du groupe BAI estimait, dit Ramgoolam, être à l’encontre de ses intérêts. Ou qu’il lui a repris des terres où Rawat était censé développer un projet hôtelier. Ramgoolam soutient cependant qu’« il n’y a pas de Ponzi » et que le « climat de peur » qui prévaut en ce moment et la manière d’agir des autorités fait du tort à la réputation de Maurice en tant que hub financier.

Abordant la question de son leadership, Navin Ramgoolam insiste : oui, il est toujours leader. « Mais je compte remettre mon leadership en question. » Lors du congrès annuel du parti, lors duquel aura lieu le renouvellement des instances du PTr. Soit le 20 septembre, après les élections municipales. « L’unité de mon parti est plus importante. »

Navin Ramgoolam a débarqué au comité exécutif des rouges, au square Guy Rozemont, ce mercredi 12 mai. Le PTr devait avaliser l’enregistrement du parti, prévu pour demain, pour les élections municipales. Si sa présence a été une surprise pour nombre de cadres du PTr, dont Arvin Boolell et Shakeel Mohamed, la garde rapprochée du leader des rouges en avait été prévenue bien à l’avance. Irrité, Arvin Boolell a préféré quitter la réunion. Il est demeuré injoignable pour une réaction.

Navin Ramgoolam dira cependant « ne rien avoir contre » Arvin Boolell. « Ce qu’il veut faire est légitime », soutient Ramgoolam, « mais on doit travailler en équipe (…). Je ne crois pas qu’il se soit positionné en tant que leader du PTr ».

Photo : Navin Ramgoolam et Patrick Assirvaden.

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