Les débats sur le Supplementary Appropriation (2017-2018) Bill ont été courts. L’opposition se demandant si la réactivation du National Environment Fund (NEF) n’est pas un leurre permettant surtout de soustraire les Rs 2 milliards qui y seront injectés au contrôle public.

A Xavier Duval qui ne cessait de lui faire des commentaires, Pravind Jugnauth a rappelé qu’il aurait mieux fait d’insister auprès de Navin Ramgoolam, alors à la tête du gouvernement, sur l’importance des enjeux environnementaux. Avant de finalement balancer au leader du PMSD : «Il n’y avait aucun point valable soulevé par vous» durant son intervention.

L’actuel Premier ministre n’a pas manqué de souligner que son prédécesseur n’a pas présidé, même une fois, la National Environment Commission. Contrairement à Jugnauth qui a sorti cette structure de sa somnolence, début mai.

Ce dernier a ainsi souligné l’urgence d’investir pour limiter et se préparer aux effets du changement climatique. Les chantiers sont nombreux, ainsi que l’a constaté la NEC et les 18 ministres qui y siègent, a déclaré Etienne Sinatambou. Réactiver ce fonds permettra au pays «de ne pas être en retard», a insisté le ministre de l’Environnement, en réponse à une critique de Paul Bérenger.

Le leader du MMM a pris la parole à la place de Reza Uteem, «indisposé». Bérenger a exprimé sa «colère» devant le fait que les travaux «fantastiques» quant aux drains, initiés sous le régime MSM-MMM dans les années 2000, ne se soient pas poursuivis sous les travaillistes. «C’est l’un des pires fiascos entre 2004 et 2015», estime le chef des mauves.

Pour autant, ce type de travaux n’aurait pas dû figurer au programme des initiatives qui seront financées par ces Rs 2 milliards, estime Bérenger. La dotation budgétaire aurait dû être allouée de la manière habituelle, non à travers le special fund qu’est celui du NEF. Celui-ci devant se restreindre uniquement aux questions environnementales.

«L’intention est bonne mais je ne suis pas d’accord avec la manière de procéder», affirme Bérenger. «Il y avait abus de ‘special funds’» sous le régime travailliste, a martelé le leader du MMM. Quand ces «fonds Sithanen» avaient été éliminés, Pravind Jugnauth et d’autres au gouvernement avaient pourtant «applaudi». Or aujourd’hui, le Premier ministre veut faire au lieu d’un «pas en avant», un geste «rétrograde», a poursuivi le leader du MMM.

Xavier Duval a, pour sa part, mis en exergue le «maquillage» des chiffres que le gouvernement veut faire à travers ce projet de loi. Le but caché est d’«augmenter artificiellement» le capital spending et le déficiti budgétaire de cette année. Et de «réduire artificiellement» le déficit budgétaire de l’année prochaine.

Maurice doit surtout s’occuper des déchets qui la jonchent, soutient Xavier Duval. Et il faut impérativement changer le comportement des citoyens, ajoute-t-il, en citant en exemple Rodrigues, les Seychelles et les Maldives.

Le leader de l’opposition a aussi critiqué le manque de prévoyance du gouvernement qui devrait, selon lui, investir plus massivement dans l’achat d’équipements dans le cadre de risques grandissants de catastrophes naturelles comme les flash floods ou les cyclones qui peuvent être «énormes».

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