Poète, écrivain, journaliste et militant, Hervé Masson avait plusieurs cordes à son arc. Mais il se distinguait davantage comme artiste-peintre. Tristan Bréville, photographe et directeur du Musée de la photographie, explique que ses toiles avaient influencé toute une génération, dont lui-même faisait parmi.

Jocelyn Thomasse, artiste-peintre, a aussi été «subjugué» par Hervé Masson. «Il y a des vibrations, ses couleurs et ses compositions sont absolument parfaites», dit-il. «A l’époque, je n’avais jamais vu une personne qui peignait comme cela», ajoute-t-il.

Autant de facteurs qui ont poussé certains amateurs d’art à considérer les œuvres d’Hervé Masson comme une révolution, à l’époque. Ses dessins de la série «Histoire des esclaves et des coolies», réalisés durant son incarcération, sont actuellement présentées à l’Institut français de Maurice jusqu’au 22 février.

Au vernissage, Bernard Lehembre, commissaire de l’exposition, raconte que les 30 œuvres exposées ont été réalisées par l’artiste lors de son incarcération en 1972. Faute de moyens, les dessins ont été faits au crayon sur du papier.

Les œuvres réalisées reflètent la volonté d’un peintre de vouloir remplir les espaces vides. Ce qui donne des compositions beaucoup travaillées à la hachure «pour rendre des contrastes et des valeurs propres à la peinture», explique Bernard Lehembre. «Le résultat est un récit graphique remarquable sur le plan de la qualité du dessin et du récit historique. Le but étant de rendre compte de la naissance d’une nation qui n’était pas encore la nation mauricienne», conclut le commissaire de l’exposition.

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