Un port pas comme les autres. Plus qu’une cité bouillonnante d’activités et de monde. Elle ne se trouve pas au centre de l’île, mais elle est bel et bien le cœur de Maurice. L’île vit à travers elle. Port-Louis est unique : port, cité, capitale, et même district. Et Port-Louis a une vie. Liée à celles de ses habitants, de ceux qui viennent y travailler, des visiteurs. Qu’adviendrait-il si le va-et-vient quotidien cessait dans la cité ?

Un atelier de travail consacré à Port-Louis s’est tenu le 17 octobre dernier. Les intervenants : Alexandra Caude, généticienne et directrice de recherches à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale de France, et Thierry Le Breton, consultant en stratégie développement durable. Les deux intervenants se sont penchés sur la vitalité de la cité et son identité lors de cette soirée d’échanges d’idées, d’explications et de débats, au Ground Co-Working à Cassis.

Port-Louis a toujours été le noyau de l’économie mauricienne. Elle s’est construite à travers les ères par ces voyageurs qui venaient s’y établir. Elle a été symbole de réactivité et de ré-inventivité car elle a su répondre aux dynamismes changeants de la mondialisation. Ce phénomène, Alexandra Caude l’explique à travers «l’ADN de Port-Louis» : la ville s’est construite de la même façon qu’un «être vivant». Soit en s’adaptant aux circonstances, tout comme le ferait une personne. Mais il revient à la population mauricienne de veiller à ce que cette cité ne «devienne pas un enfer».

Thierry Le Breton abonde dans le même sens. Il considère que tout développement doit être «en symphonie» avec Port-Louis. En évitant de mettre en péril l’environnement de la capitale. Port-Louis se retrouvera encore et toujours à la croisée des chemins, non seulement de l’océan Indien, mais également de sa destinée, selon le consultant. La «Maritime Silk Road» du XXIsiècle, projet chinois de grande envergure, testera encore une fois la «ré-inventivité» de cette ville. La réinvention de Port-Louis passe avant tout par ses habitants, car ils sont les acteurs principaux de son «façonnage», souligne Thierry Le Breton. «Le projet du Metro Express peut offrir des opportunités tout comme représenter une menace pour Port-Louis et ses habitants.» Ce projet n’est pas un problème pour Thierry Le Breton. Mais pour cela, il est impératif d’être plus prudent, plus méthodique et méticuleux afin de s’assurer qu’il ne fasse pas «tâche» sur l’identité de Port-Louis.

Pour garantir la pérennité de la capitale, préserver la nature existante à Port-Louis est très important. Alexandra Caude pense qu’il faut prendre soin du «patrimoine vert» de la ville, élément important pour sa «vie».

Cet atelier de travail était la première d’une série de sessions sous la bannière «Porlwi Talk», en marge du festival Porlwi by nature. Parrainé par l’IBL Porlwi Lab, programme éducatif du groupe IBL, cette plateforme veut réunir experts et membres du public intéressés par l’essence même de la ville de Port-Louis et à promouvoir le débat et des discussions sur la cité, la culture et la nature.

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