C’est sous le regard d’une quinzaine de squatters que s’est déroulée la Private Notice Question. Xavier Duval s’est surtout appesanti sur le sort de ceux relogés à Pointe-aux-Sables sans eau ni électricité, ni route d’accès. Showkutally Soodhun s’est engagé à faire une visite des lieux demain, vendredi 16 juin.

Le ministre du Logement et des Terres le reconnaît : il manque les services d’eau et d’électricité à Pointe-aux-Sables, tout comme il faut encore installer des drains et l’éclairage, et construire des routes. Mais, assure-t-il, la National Housing Development Company (NHDC) a déjà pris des dispositions en ce sens. Les travaux, pour lesquels une enveloppe de Rs 26 millions est prévue, devraient s’achever d’ici la fin du mois.

Cette assurance de Soodhun a laissé le leader de l’opposition sceptique. Celui-ci expliquant avoir fait une visite des lieux récemment et que les travaux n’avaient pas encore démarré. Le ministre a alors annoncé qu’il se rendrait sur les lieux demain, accompagné de représentants des institutions concernées, pour voir ce qu’il en est.

Reza Uteem du MMM a aussi souligné qu’une partie seulement des squatters de Camp Manna, Port-Louis, ont obtenu un logement à Pointe-aux-Sables. Et qu’une cinquantaine d’autres occupent encore illégalement un terrain privé dans ce faubourg de la capitale sans eau, ni électricité.

Le problème, a expliqué le ministre du Logement, est bien le fait que le terrain appartienne à un particulier. Mais considération sera donnée à ces familles, indique Soodhun, lorsque de nouveaux logements sociaux seront construites.

Un comité, présidé par Soodhun, se penche sur le relogement des 132 squatters de La Ferme et d’Eau Bonne. Le terrain identifié identifié initialement pose problème, concède le ministre. Le comité s’attelle par conséquent à trouver un nouveau lieu. Le ministre espère, en tout cas, qu’une solution sera trouvée «très vite» trouvée.

Les quelque 560 squatters de la cité Longères, à Baie-du-Tombeau, auront des logements décents sur les lieux. Les travaux de construction se feront par phases, a indiqué Soodhun. Une enveloppe de Rs 226 millions est prévue. L’appel d’offres pour trouver le constructeur sera lancé mi-juillet.

Pour ce qui est des squatters à Vallée-Pitot, certaines familles ne veulent pas quitter les lieux. «Certains ont construit en dur sur le flanc de la montagne», dit Soodhun, «de belles maisons» qu’ils ne veulent pas quitter. «Je fais de mon mieux pour les encourager à déménager (…) mais il n’y a pas de solution», se désole le ministre.

Adrien Duval a salué le travail de ce dernier auprès des squatters de Dubreuil. Le jeune député bleu espère qu’il sera de même pour ceux d’Anoshka et de Malherbes : «Je sais que vous êtes un homme bon et que vous le ferez.»

Des paroles accueillies avec un certain amusement et des marques audibles de satisfaction du côté de la majorité. La tranche matinale de la séance parlementaire de ce jour a d’ailleurs été relativement calme, après les deux précédentes PNQ qui ont donné lieu à de vifs échanges.

Soodhun s’est un peu emmêlé les pinceaux en citant les parties aux questions auxquelles il répondait. Ce qui a amusé les élus des deux côtés de la Chambre. Xavier Duval a même fait signe au ministre de ne pas se laisser démonter et de poursuivre.

Joe Lesjongard, auteur d’une question supplémentaire, a voulu savoir si la régularisation des squatters se faisait uniquement, sous le régime travailliste de 2005 à 2014, en fonction de l’affiliation politique. Ce qui a provoqué de légers grognements dans les travées de l’opposition et laisser sans voix… Showkutally Soodhun.

Il a fini par répondre : «Je préfère ne pas faire de commentaire.» Avant de tomber d’accord avec son camarade de parti, et d’assurer qu’il n’a jamais personnellement usé de ces pratiques.

Lire la réponse écrite de Showkutally Soodhun

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