L’ambiance était électrique au Parlement durant la séance matinale, ce mardi 22 mai. Et ce dès la Private Notice Question. Xavier Duval s’est, dès le départ, énervé contre le fait que Pravind Jugnauth ait refilé la question sur les taxes appliquées sur l’essence et le diesel à Ashit Gungah.

«Li pe sove», a décrié le leader de l’opposition. Celui-ci s’attendait notamment à des éclaircissements quant aux montant reversés à la Road Development Authority, au Consolidated Fund, au Build Mauritius Fund ou encore en vue des subsides sur le riz et la farine.

L’atmosphère déjà tendue de cette PNQ dégénère lorsque le ministre de l’Industrie et du Commerce justifie les nouveaux prix à la pompe – annoncés la semaine dernière – en insistant sur la hausse considérable des produits pétroliers sur le cours mondial. Ces explications n’ont aucun lien avec la question, estime Duval. La Speaker n’est pas du même avis : «The minister has perfectly the right to show us what is on the world market.»

Le ministre Ashit Gungah a donné les chiffres des différentes taxes associées aux produits pétroliers pour la période de janvier 2016 à juillet 2017. Peu satisfait de ces réponses, le leader de l’opposition a ajouté que la population contribue Rs 800 millions sur la vente de produits pétroliers. Cette somme, ajoute-t-il, est un «fardeau» pour la population.

Mais ce sont surtout les taxes pour financer les subsides sur le riz, la farine et le gaz ménager qui font bondir Duval. Les chiffres énumérés par le ministre donnent un total de Rs 716,8 millions pour ces trois items. Or, la State Trading Corporation a prélevé quelque Rs 1,9 milliard à ce chapitre. Qu’a fait la compagnie des Rs 1,2 milliard qui restent ? C’est «un vol», «un crime» si cet argent est toujours dans les caisses de la STC, s’insurge Duval face à un Gungah «peiné».

Le leader de l’opposition a d’ailleurs souligné des dépenses qu’il juge excessives à la STC, devenue selon Duval un «trou sans fond».

Les échanges entre les deux hommes politiques provoquent à la fois rires et agacement dans l’hémicycle. Mais le «thief» que Duval utilise en visant la STC mais aussi Gungah passe mal. La Speaker ne laisse d’ailleurs pas passer l’épithète, mais Duval échappe à la sanction en rusant.

Il y a aussi une dépréciation «délibérée» de la roupie qui «tue» la population, soutient Duval. C’est le dollar qui s’apprécie, contre Gungah. «Nous sommes en train d’être manipulés pour créer un boom économique à la veille des élections», accuse alors Duval.

Ces vifs échanges atteignent un point culminant alors que le Premier ministre passe des commentaires en même temps. «The Prime minister has run away from the question and now wants to answer from a sitting position», gronde Duval.

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