Répondant à Xavier Duval sur les difficultés rencontrées par les Mauriciens formés en France pour se faire enregistrer comme spécialistes à Maurice, Anwar Husnoo a énuméré les conditions du Medical Council Act. Notamment l’obligation pour un médecin d’effectuer un internat de 18 mois, à Maurice ou à l’étranger, afin d’être enregistré comme généraliste puis spécialiste au pays.

Durant sa réponse à la Private Notice Question de Duval, le ministre de la Santé a insisté sur la nécessité pour toute personne, peu importe le lieu de sa formation, de fournir les justificatifs nécessaires pour pouvoir pratiquer comme médecin. Tout comme il a expliqué que tout médecin ayant pratiqué pendant trois ans à l’étranger peut également le faire à Maurice, après avoir passé un examen du conseil des l’ordre attestant de ses compétences.

Dans la tranche des questions supplémentaires, le leader de l’opposition a souhaité savoir si le Medical Council a écrit au ministre pour lui demander de changer la loi actuelle. Car celle-ci serait inadaptée aux réalités. «Je n’ai pas reçu de correspondance», a expliqué Husnoo. Ce dernier a aussi dans un premier temps refusé de répondre sur la situation d’un spécialiste cité par Xavier Duval.

Husnoo a toutefois donné sa version après que Duval ait cité le nom du médecin. Pour le ministre de la Santé, le médecin en question n’a pas été enregistré car selon le le conseil de l’ordre, il n’avait pas encore effectué un internat de la durée prescrite par la loi locale.

Le ton est monté entre le leader du PMSD et le ministre quand Duval a accusé Husnoo d’empêcher des Mauriciens, parfois lauréats, de revenir au pays après avoir suivi des études de très haut niveau dans un pays respecté pour sa médecine. «Nous voulons qu’ils reviennent, mais il doivent suivre les procédures. Nous ne refusons à personne la possibilité de pratiquer à Maurice», a insisté Husnoo.

Duval a néanmoins voulu citer un autre cas. Celui d’un neurologue formé au Luxembourg et Fellow of European Board of Neurosurgery qui n’a pu s’enregistrer à Maurice malgré Rs 15 millions dépensées en études. Mais ce coup-ci, Husnoo n’a pas tardé à couper court. «Il est déjà enregistré comme spécialiste par le conseil de l’ordre des médecins».

Selon les renseignements de Duval, quelques 350 Mauriciens étudient la médecine en France et une vingtaine fait face, chaque année, à des difficultés pour s’enregistrer à leur retour. Le leader de l’opposition a donc insisté pour que le Medical Council Act soit remanié.

Husnoo a alors déploré que Duval soit «confus». Car selon le ministre, ce dernier ne sait pas faire la différence entre l’obtention d’un diplôme en médecine et l’internat obligatoire pour pratiquer comme médecin. Le ministre en a profité pour accuser Duval de n’avoir rien fait pour faire évoluer le Medical Council Act.

«Narien pa bon, kom dabitid», s’est énervé le ministre. Rappelant à son interlocuteur que de nombreux médecins, formés en France pratiquent à Maurice. «To come and say that they are not recognised is just a load of …», s’est emporté Husnoo avant de se retenir in extremis pour ne pas terminer sa phrase.

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