« Une industrie complètement dépassée qui ne répond plus, à quelques exceptions près, aux exigences d’une société sophistiquée ». Et qui, de surcroît, coûte cher aux contribuables. Tel est le constat très peu flatteur que dresse Nando Bodha sur le transport public. Des réformes en profondeur sont requises, laisse entendre le ministre, d’autant que l’Etat y contribue énormément.

Ainsi, chaque année, affirme le ministre du Transport, l’Etat débourse entre Rs 2,7 milliards et Rs 3 milliards. Ce chiffre comprend le milliard que coûte le transport dit gratuit pour les étudiants et personnes âgées, le fuel allowance accordé aux opérateurs de bus, le remboursement du transport à environ 80 000 fonctionnaires, l’additional financial support accordé aux opérateurs (cette année en raison de la hausse des salaires tels que préconisés par le National Remuneration Board) ainsi que « l’aide accordée directement à la CNT ». Le « drame », souligne Bodha, « c’est que tout cet argent est dépensé sans aucune ‘accountability’, presque sans ‘monitoring’ ». Au final, « seuls 25% des passagers » paient réellement pour leur trajet, explique Bodha.

Avant d’amorcer des changements, une étude approfondie du secteur s’impose donc, poursuit le ministre du Transport. Le Conseil des ministres y a donné son accord et l’appel d’offres pour solliciter des consultants et experts internationaux sera lancé cette semaine. La Corporation nationale de transport (CNT) sera également examinée « en profondeur », que ce soit au niveau des finances ou du fonctionnement, assure Nando Bodha.

Abordant le volet du renouvellement de la flotte de bus, « la flotte a augmenté de 4% ces dernières années », a indiqué le ministre du Transport. Qui a rappelé que le gouvernement propose une subvention de Rs 1 million, exempte de TVA, par véhicule pour l’achat d’autobus semi low floor. Les bus électriques de même que ceux qui roulent au gaz naturel sont aussi à l’étude dans l’optique de véhicules plus verts. Le passage de Maurice au vert sera même évoqué lors du Sommet sur le climat, à Paris, en décembre prochain, car des aides sont disponibles auprès de la Banque mondiale et de l’Union européenne.

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