La « liste » des pays considérés comme paradis fiscaux par la Commission européenne a fait bondir Maurice. Qui y figure en bonne place parmi les territoires où il y n’y a pas de transparence sur les activités financières. Or, vient rappeler Roshi Bhadain, la seule organisation européenne ayant juridiction pour décréter cela est l’Organisation de coopération et de développement économique. Et dans le dernier rapport de cet organisme, Maurice est classée sur sa « white list » des pays qui coopèrent sur ses services financiers.

Le pays a donc protesté au niveau de l’Europe, proposant même de fournir des documents attestant de ses bonnes pratiques. Comme cette note, dit le ministre de la Bonne gouvernance, en date du 7 avril et reçue de l’Italie où celui-ci signifie à Maurice qu’il n’avait aucun problème avec lui et qu’elle était transparente. Alors que selon le rapport de la Commission européenne, l’Italie est l’un des pays lui ayant attribué une mauvaise note.

Roshi Bhadain est aussi revenu sur la mission effectuée en Inde avec son collègue des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo. Dont le point d’orgue a été la rencontre avec Arun Jaitley, le ministre des Finances de la Grande péninsule. Si la visite était axée principalement sur le traité de non-double imposition liant les deux pays, une approche politique a été privilégiée à celle, plus technique, adoptée jusqu’ici.

Maurice s’engage ainsi à effectuer des changements afin de garantir plus de substance et de transparence quant aux activités financières qui se dérouleront sur son territoire. Par exemple, en renforçant ses règles pour éviter que des investisseurs indiens n’utilisent le pays pour faire de l’évasion fiscale. Les changements proposés ont été soumis à la partie indienne dans un protocole. Celui-ci devrait être étudié par un comité technique cette semaine.

Par ailleurs, des entreprises de renom de la Grande péninsule envisagent de s’implanter à Maurice. A l’instar d’ICICI, l’une des plus grandes banques indiennes qui compte, outre ce secteur d’activité, s’investir dans le trading boursier dans notre pays. La Stock Exchange of Mumbai devrait aussi collaborer avec son pendant mauricien. Tandis que le géant automobile Tata Motors souhaite installer chez nous son quartier général pour l’Afrique.

Tous ces changements nécessiteront une main-d’œuvre hautement qualifiée et aux compétences particulières. D’où l’importance de mettre en place des formations adaptées par rapport aux services financiers. Le Financial Services Institute, selon Roshi Bhadain, sera en mesure d’en proposer, d’ici la fin de l’année, aux professionnels du secteur.

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