Dans cette maison créole aux couleurs terre, vit un jeune propriétaire terrien. Revenu à Maurice après des années passées en Europe, pour assister aux derniers instants de son père. Et c’est en terre natale que Delcourt Chasles, campé par le frêle Alessandro Chiara, va trouver l’amour sous les traits d’une étrangère. La jeune femme, Marika Lindenbaum (Rachel de Spéville), débarque dans l’île avec nombre de ses compagnons, des juifs du Vieux Continent chassés de Palestine, déportés vers Maurice et qui s’y retrouvent prisonniers.

A travers cette histoire d’amour déchirante, où la passion des corps se dispute avec l’amour pour son peuple, c’est à un pan de l’Histoire de Maurice – presque en huis clos – que nous convie Alain Gordon-Gentil. L’auteur aux multiples casquettes a adapté et mis en scène son roman, Le voyage de Delcourt, pour en faire une pièce de théâtre à la scénographie léchée.

Chaque détail participe au réalisme de cette époque. Des temps agités par les prémisses d’une lutte pour l’indépendance dont les échos nous parviennent à travers Kewal Ramputh, jeune hindou ami de Delcourt (et interprété par Prem Sewpaul). Des temps troublés où la Seconde Guerre mondiale qui fait rage, se fait entendre à travers la sirène d’une alerte, le récit de ces juifs déportés parqués à la prison de Beau-Bassin, la voix à peine audible d’une jeune femme qui a connu trop de douleurs. Mais où l’amour, passionnel, fulgurant, absolu, souligné de rouge, tente de tout emporter sur son passage.

La réalité finira cependant par rattraper les deux tourtereaux. Pour qui ce sera la grande déchirure…

Retrouvez Marika est partie du 31 juillet au 2 août à 20h, au Katé@ Komiko, à Rose-Hill. Les billets, à Rs 450, sont disponibles sur le Rezo Otayô.

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