Son sigle : MSF. Non pas pour Médecins sans frontières mais Morisyen San Frontyer. Mais à y voir de près, cette association mène une action similaire à bien des égards. Certes, Maurice n’est pas un pays en guerre, mais l’accès aux soins demeure un problème pour un certain nombre de ses citoyens. Bien que la prise en charge soit gratuite au niveau des hôpitaux publics et des dispensaires. C’est sur ce terrain que MSF a donc choisi de se battre. En organisant notamment des examens médicaux régulièrement dans des régions défavorisées de l’île.

Parce que la santé de la personne dépend aussi de ses conditions de vie, MSF est également présente sur le plan social. Ainsi, elle organise, avec l’aide d’amis artistes, diverses activités pour les enfants, surtout pendant les vacances scolaires, explique Sameea Vawda, secrétaire de l’association. A l’exemple de Stellio et Andrea Grenouille, directeurs de la troupe Coréame, qui tiennent un atelier de danse pour les enfants de Cité Mangalkhan. Des enfants qui présenteront d’ailleurs le fruit de leur travail ce samedi 25 octobre, lors d’un gala de charité au restaurant Hua Lien, à Trianon.

Ce dîner-concert verra la participation de nombreux artistes et aura pour maîtresse de cérémonie celle qu’on ne présente plus : Marie Michèle Etienne (voir vidéo). Le menu sera concocté par le chef Nizam Peeroo. Une levée de fonds dont toutes les recettes serviront à financer les activités de Morisyen San Frontyer. Qui prévoit, après Bambous et Cité Mangalkhan, une action ciblée à Baie-du-Tombeau, poursuit Sameea Vawda. Outre des ateliers de vacances qui démarreront bientôt, Morisyen San Frontyer compte y soutenir les filles mères. « Elles n’ont pas de véritable structure pour les aider à se reprendre en main, retourner à l’école, se reconstruire et construire un projet de vie », souligne Sameea Vawda.

« C’est étonnant de voir à quel point les gens peuvent être coupés du système », constate d’une voix posée Kevin Teerovengadum, chirurgien pédiatre dans le public et bénévole au sein de Morisyen San Frontyer. Le jour où nous le rencontrons, il a passé sept heures au bloc opératoire. Mais c’est avec enthousiasme qu’il nous parle de cette association, de l’aide médicale qu’elle apporte aux enfants, dont des soins bucco-dentaires.

Kevin Teerovengadum nous raconte cette jeune Rodriguaise qui a pu être opérée à la suite du screening que MSF y avait organisée. Ces parents à qui on doit réapprendre à faire confiance au système de santé public « malgré les mauvaises expériences passées ». Leur expliquer que le renvoi des rendez-vous pour opérer leur petit garçon d’une hernie ne signifient pas pour autant que « l’opération n’est pas nécessaire, bien au contraire, mais qu’elle n’est pas urgente ».

Ce qui est urgent, en revanche, c’est de s’assurer que tous les enfants, peu importe leur milieu, aient accès aux soins. En soutenant Morisyen San Frontyer pour cette soirée du 25 octobre : les billets sont en vente à Rs 300 à différents points de vente (plus d’infos au 57.95.95.40). Ou, pourquoi pas de manière plus active (l’association est présente sur Facebook).

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