C’est à un « symbole de résistance » que le Parti travailliste a voulu rendre hommage. A celle qui, selon Navin Ramgoolam, est la « première femme martyre » du pays. Le Parti travailliste a procédé à un dépôt de gerbes, ce vendredi 25 septembre, aux pieds de la statue d’Anjalay Coopen, dans la capitale. Laboureur, enceinte, elle tombe sous les balles de la police durant le « massacre de Belle-Vue Harel », en septembre 1943, qui verra également le décès de trois autres personnes. Anjalay Coopen devient alors le symbole de la femme ouvrière et de la lutte des travailleurs.

1943. Le monde est en pleine guerre mondiale. A Maurice, les ouvriers des usines sucrières réclament de meilleures conditions de travail et de vie, ainsi qu’une augmentation salariale. Une centaine de travailleurs de l’usine sucrière de Belle Vue Harel démarrent l’année avec une marche de la faim. Ils font des émules ailleurs dans le Nord. Alors que la saison de la coupe approche, les travailleurs de Belle-Vue Harel et d’autres usines font grève. Des négociations avec les propriétaires sucriers sont entamées, les actions de protestation se poursuivent. Les autorités commencent également à durcir le ton, et exercent une répression plus musclée.

Au mois de septembre, les travailleurs de l’usine sucrière de Belle Vue Harel arrêtent le travail. Leurs représentants, en négociations avec les propriétaires, finissent par signer un accord contre lequel s’élèvent les laboureurs. Ces derniers maintiennent leur mouvement de grève.

27 septembre. Les ouvriers de Belle-Vue Harel organisent une baitka, une réunion de prières, sur la propriété. La tension est palpable. Une échauffourée éclate, la police finit par faire feu. Quatre personnes, dont Anjalay Coopen, sont mortellement touchées.

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