«Ce sont les jeunes qui, à travers leur enthousiasme, peuvent donner un nouveau départ», que ce soit à l’Eglise catholique ou à la société en général. Le pape François a consacré son homélie à la jeunesse de Maurice tout en rendant hommage au père Laval, considéré comme l’apôtre des pauvres, des Noirs, des démunis. «Il nous faut apprendre à reconnaître nos jeunes et leur donner la place qu’ils méritent dans notre société», a encore déclaré le souverain pontife.

Car «malgré la croissance économique qu’a connue votre pays», les jeunes «sont au chômage», estime Jorge Mario Bergoglio. Mar leur avenir est «incertain» en raison du système capitaliste qui «les pousse à l’écart, (…) en marge de la société» et les empêche d’être acteurs de la cause commune. Une précarité exacerbée par les «dangers» de ce siècle, dont celui du fléau de la drogue et de l’addiction, a ajouté le pape François. «Ne nous laissons pas voler le visage des jeunes par les marchands de la mort», a-t-il exhorté.

Or, il nous faut «garder un esprit jeune et enthousiaste», a répété le chef de l’Eglise catholique en s’adressant à la foule massée au monument Marie Reine de la paix à la mi-journée. Car c’est avec les idées fraîches des jeunes qu’un «nouveau départ» de même que le «renouvellement» de l’Eglise catholique et de la société en général pourront devenir réalité.

Le père Laval : «Sa vie sa vie fut marquée par les pauvres»

Le pape François n’a pas manqué de parler du père Jacques Désiré Laval, mort il y a 155 ans. Rappelant, dans son homélie, que celui qui est aussi considéré comme l’apôtre de l’unité mauricienne a suivi le message de Jésus-Christ dans le texte des Béatitudes. L’évangile du jour était consacré à ce passage extrait de St Matthieu. «Sa vie sa vie fut marquée par les pauvres», a fait ressortir le Saint Père, le père Laval «a évangélisé les esclaves, rassemblé les fidèles», fait confiance «aux plus pauvres et aux rejetés» afin qu’ils s’organisent et puissent trouver des solutions à leurs souffrances.

Le père Laval «a donné à l’église de Maurice un nouvel élan», a souligné le pape François. Alors que les «sécurités terrestres»  dans lesquelles se réfugient parfois les fidèles «paralysent l’Eglise».

«Les ambitions du pouvoir»

«Souvent, les ambitions du pouvoir jouent contre nous», a prévenu celui qu’on surnomme le pape des pauvres. «Elle est malade la société qui rend plus difficile ce don de soi et la solidarité entre les hommes» mais il ne faut pas se laisser «gagner par le découragement», a-t-il plaidé. En affirmant que «le vrai bonheur, on le trouve en donnant sa vie pour les autres», dans un discours traduit tantôt en français, tantôt en créole mauricien par le père Philippe Goupille devant quelque 70 000 personnes.

Pour le pape François, le monument Marie Reine de la paix, où il a concélébrée une messe à la mi-journée – heure de l’angélus –, lui évoque la montagne d’où Jésus a énoncé les Béatitudes : «Heureux les pauvres de cœur, (…) les artisans de paix, (…) ceux qui sont persécutés pour la justice…»

Le chef spirituel de l’Eglise catholique y a concélébrée une messe avec trois cardinaux dont Mgr Maurice Piat, évêque du diocèse de Port-Louis ; 8 évêques, dont Mgr Ian Ernest, chef de l’Eglise anglicane à Maurice ; 103 prêtres dont ceux de la Conférence épiscopale de l’océan Indien ; 5 diacres et 4 cérémoniaires.

Après la messe, il déjeunera en compagnie de l’évêque de Port-Louis et de ceux de la Conférence épiscopale, avant de se rendre au caveau du père Laval vers 16 heures.

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