Ils continuent de se battre pour ce qu’ils estiment être leur droit de rester sur ces terres. Ces habitants regroupés au sein du Kolektif Vilaz Morne (KVM) organisent une conférence, fin août, sur cette question mais aussi pour discuter de leurs propositions pour améliorer la situation des villageois de cette partie du sud-ouest de l’île. Cette rencontre, organisee avec le soutien du Centre for Alternative Research and Studies, se tiendra le 28 ou le 29 août, selon la confirmation de la présence de Showkutally Soodhun, ministre du Logement et des Terres, de Dan Baboo, ministre des Arts et de la Culture, et du responsable du Morne Heritage Trust Fund.

Depuis quelque temps déjà, les habitants du Morne réclament le droit d’occuper 43 arpents de terre situés en périphérie du village. Un lopin de terre qui, selon eux, était occupé à l’origine par leurs ancêtres, il y a près de 80 ans, avant que ceux-ci n’en soient « dépossédés ». Des terrains supplémentaires sont nécessaires, affirme Yoni Auguste, car le village est surpeuplé et il n’est pas rare de voir quatre ou cinq familles occupées une même maison exiguë. L’accès à ces terres – les villageois précisent qu’ils sont prêts à en faire l’acquisition – permettrait aussi de développer une activité économique axée sur l’agriculture dans ce village où le taux de chômage est élevé, dit le porte-parole du KVM, et où les seules perspectives sont la pêche ou l’hôtellerie.

Or, les villageois qui, depuis l’année dernière, occupaient ce terrain, ont reçu un Eviction Order leur demandant de l’évacuer en novembre. Une entreprise de la région a, en effet, fait valoir son droit de propriété. Rezistans ek Alternativ « conteste cet ‘Eviction Order’ », estimant que la Cour n’a pas forcément autorité pour se prononcer sur des « injustices historiques » dont sont victimes les habitants du Morne, avance Stefan Gua. Des injustices que le parti au papillon souhaite voir réparer par l’Etat, à qui il réclame aussi de concrétiser les recommandations de la Commission Justice et Vérité.

Rezistans ek Alternativ réitère aussi sa demande pour la mise en chantier d’un National Land Audit afin de réévaluer la distribution des terres au sein de la république de Maurice.

Les habitants du Morne font l’objet d’une vidéo réalisée par le Centre for Alternative Research and Studies où ils évoquent leurs difficultés.

Photo : Marie Josée Edmond et Yoni Auguste du Kolektif Vilaz Morne entourent Veena Dholah de Rezistans ek Alternativ.

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