Le paiement des frais de recrutement par les travailleurs étrangers est une forme d’exploitation. C’est la position du Royaume-Uni mais aussi d’Asos, géant mondial de la mode en ligne. Le Haut-commissariat britannique à Maurice et la marque se sont associés pour l’organisation d’un atelier de travail, ce jeudi 22 février, sur les droits des travailleurs étrangers et le recrutement éthique.

Les frais excessifs réclamés par certains agents recruteurs au Bangladesh sont problématiques, estime Keith Allan. Pour le Haut-commissaire britannique, cette pratique relève d’une forme d’esclavage moderne et de trafic humain. Et de remarquer que, selon des estimations pour l’année 2016, plus de 40 millions de personnes seraient des esclaves modernes.

Une plus grande vigilance et des contrôles plus stricts sont nécessaires quant au recrutement et à l’emploi de travailleurs étrangers, fait comprendre ASOS. Simon Platts, Sourcing Director pour la marque, espère ainsi qu’il y aura des engagements, à la fin de cette journée, de la part de Maurice et du Bangladesh pour résoudre ces questions.

Les discussions porteront notamment sur les progrès accomplis sur la question du recrutement de travailleurs étrangers dans les secteurs alimentaires et manufacturiers, les problèmes que rencontrent les travailleurs étrangers, le principe de l’employeur qui s’acquitte des frais de recrutement, et sur une proposition d’accord-cadre entre Maurice et le Bangladesh quant aux travailleurs issus de ce pays.

Des représentants des deux gouvernements ainsi que du Royaume-Uni assistent, en effet, à cette session de travail. Ainsi que des délégués de marques multinationales (Adidas, Whistles, zLabels, Hobbs, Princes Tuna), de la Mauritius Export Association, d’agences de recrutement, du Bureau international du travail, de l’Organisation internationale pour les migrations, et d’ONG comme Anti-Slavery International, Institute for Human Rights and Business, et OKUP Bangladesh.

Le représentant de l’ambassade du Bangladesh a, dans son allocution, évoqué certains problèmes rencontrés par ses compatriotes. A l’exemple du passeport confisqué à l’arrivée à Maurice par certains employeurs. Ou le fait que d’autres ne fournissent qu’un billet pour un aller simple quand l’ouvrier bangladais se rend dans son pays pour raisons personnelles ou des vacances. Ou encore le fait que s’ils sont déportés pour une quelconque raison, les ouvriers bangladais sont frappés d’une interdiction de revenir sur le territoire mauricien.

Soodesh Callichurn, ministre du Travail, a pour sa part rappelé que des discussions sont en cours avec le Bangladesh sur les conditions de recrutement. Et que tout abus peut être rapporté au bureau du Travail.

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