La rédaction du Disability Bill rencontre certaines difficultés. Pourtant, l’Attorney General Maneesh Gobin avait annoncé, la semaine dernière, que le projet de loi serait présenté «très bientôt» par le ministre de la Sécurité sociale, Etienne Sinatambou (voir vidéo).

Le ministre de la Justice intervenait à l’issue d’une conférence animée par son homologue sud-africain Tshililo Michael Masutha et axée sur les droits humains et le handicap.

Du côté des organisations non gouvernementales, on souligne avoir appris à prendre son mal en patience. Les associations contactées préfèrent toutefois rester optimistes.

Reynolds Permal, directeur de Lizie dan la main, est d’avis que pour avancer dans le bon sens, il faudrait réunir toutes les associations afin qu’il y ait de réels échanges. La dernière consultation de ce genre date de l’année dernière mais aucun suivi n’a été fait, dit-il.

Du côté d’autres associations spécialisées, on préfère ne pas s’avancer à faire des commentaires tant que le texte de loi n’est pas rendu public.

Au niveau des écoles spécialisées dans l’éducation des enfants porteurs de handicap, on indique que beaucoup de recommandations ont été faites par le passé en matière d’accès à des infrastructures adaptées à mettre en place et d’«empowerment». Les enfants à besoins spéciaux, martèlent nos interlocuteurs, doivent jouir de la même considération que les autres enfants de la république. Il faut aussi pour cela que «les regards changent». Trop de stéréotypes et d’idées reçues perdurent.

Le Disability Bill est attendu depuis très longtemps par la société civile et devrait permettre de réunir, dans une même loi-cadre, les différentes législations concernant les handicapés. Une ébauche était en cours de finalisation à la mi-juillet 2016, quand Fazila Jeewa-Daureeawoo était encore ministre de la Sécurité sociale et après des consultations avec les ONG.

Des efforts ont été faits en matière de droits des handicapés concernant l’éducation, la formation, l’emploi et l’amélioration de leur qualité de vie. En mars 2018, le Premier ministre réitérait l’engagement de son gouvernement en faveur des handicapés. La pension d’invalidité a été étendue, depuis 2016, aux enfants de moins de 15 ans et à ceux souffrant d’autisme. Et un Special Needs Authority Bill adopté par l’Assemblée nationale fin 2018. Celui-ci comprend toutefois cependant des lacunes, avaient fait ressortir la Global Rainbow Foundation et le MMM.

Un des gros points noirs demeure toutefois le fait que l’éducation des enfants et jeunes adultes souffrant de handicap est en majorité assurée par des associations. La réforme éducative initiée sous Leela Devi Dookun-Luchoomun garantit certes, sur papier, l’inclusion de ces élèves dans les écoles dites «mainstream». Cependant, le nombre limité d’établissements équipés sur le plan infrastructurel et en termes de personnel formé est décrié.

Le Training and Employment of Disabled Persons Act 1996 prévoit un quota de 3% de personnes handicapées dans les entreprises comprenant au moins 35 employés. Il est toutefois difficile de s’assurer que cette disposition légale est respectée. Tandis que cette loi ne couvre pas le secteur public.

La question du transport est aussi un autre problème épineux, et a un impact conséquent sur l’accès à l’éducation et l’emploi. Les bus ne sont pas adaptés, les trajets par taxi coûtent cher et ne sont pas remboursés. Sans compter que rues et trottoirs sont le plus souvent inadaptés, par exemple, aux fauteuils roulants.

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