La biotechnologie in vitro a de nouveau permis la réintroduction de plantes endémiques menacées ou disparues dans l’île. Cette semaine, le Conservatoire botanique national (CBN) de Brest a permis le retour de certaines espèces à Maurice et son directeur scientifique des actions internationales, Stéphane Buord, a remis trois spécimens au ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, à son bureau, jeudi.

Un premier exercice visant à réintroduire trente espèces disparues ou en voie d’extinction depuis un demi-siècle avait été initié en 2011. Des plantes sont acclimatées en pépinière avant d’être propagées à grande échelle. A l’instar du «Dombeya mauritiana».  A l’époque, Stéphane Buord parlait d’un «de retour en masse» d’une première collection dans son milieu d’origine. Ce jeudi, il a parlé de la nécessité de pérenniser l’action du CBN de Brest.

« Nous travaillons sur la conservation de flore à l’Ouest de la France et celle dans les archipels océaniques, notamment dans les Mascareignes. Soit à Maurice et à Rodrigues. Depuis les années 70, on a pu constituer une collection de plantes menacées, au bord de l’extinction, qui sont aujourd’hui disparues », dit-il. Mahen Seeruttun se félicite de ce projet tout en annonçant que Maurice va collaborer pleinement au projet ASTIRIA.

« Il va permettre la gestion des espèces en danger et la formation du personnel du service de conservation. Nous espérons que d’autres espèces seront réintroduites à l’avenir », fait ressortie le ministre de l’Agro-industrie.  Le projet ASTIRIA, lancé en 2016 pour une période de trois ans, bénéficie du soutien de Critical Ecosystem Partnership Fund (CEPF), une initiative conjointe de l’Agence française de développement (AFD), de Conservation International, de l’Union européenne, du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), du gouvernement japonais, de la fondation John D. et Catherine T. MacArthur, et de la Banque mondiale.

Cette année, la livraison de plantes issues des collections du CBN de Brest comprend une dizaine d’espèces au bord de l’extinction dont le «Cylindrocline lorencei», une espèce éteinte. Stéphane Buord va saisir l’occasion pour dispenser une formation à l’acclimatation de ces plantes et de transfert d’expériences à des spécialistes du ministère de l’Agro-industrie. Cette échange pourrait déboucher sur  le sauvetage du mythique Palmier Solitaire de Curepipe, le « Hyophorbe amaricaulis », dernier représentant de son espèce.

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