Au Botswana, être homosexuel n’est plus un crime depuis le 11 juin, quand la Haute cour a supprimé l’interdiction en vigueur dans ce pays. Le mois précédent, la Haute cour du Kenya refusait d’abroger les lois qui criminalisent l’homosexualité. Dans plus de la moitié des pays subsahariens, l’homosexualité est illégale. Et des membres de la communauté lesbienne, gay, bisexuel et transgenre (LGBT) courent le risque de se faire tuer à cause de leur orientation sexuelle. Du 7 au 10 août, une trentaine d’activistes de la communauté LGBT se sont réunis à Bagatelle pour la première assemblée générale de l’African Queer Youth Initiative. Des activistes de Tunisie, de Côte d’Ivoire et du Burundi ont partagé leur expérience.

Pour Najeeb Ahmad Fokeerbux, Mauricien qui préside le mouvement, il est important de réaliser que la réalité des personnes LGBT en Afrique diffère de pays en pays. Il n’y a donc pas de recette toute faite ni universelle pour combattre la marginalisation et la stigmatisation.

Si les Ivoiriens sont connus pour être tolérants, cela n’empêche pas les commentaires violents et homophobes sur les réseaux sociaux, explique Latiyah, une femme transgenre de Côte d’Ivoire. Ni que certains soient agressés, voire tués à cause de leur orientation sexuelle. Alors que l’homosexualité y est légale.

En Tunisie, d’où Weema Askri est issue, l’homosexualité est punie par la loi. Cependant, dit-elle, la liberté d’expression permet aux activistes de militer pour la cause des LGBT. De plus, les jeunes sont plus aptes à accepter et à tolérer les homosexuelles, dit-elle.

A l’est du continent africain, au Burundi, la marginalisation et la stigmatisation sont bien plus présentes depuis 2009, avec l’entrée en vigueur du nouveau code pénal où les pratiques sexuelles entre personnes de même sexe sont passibles de peines pouvant aller jusqu’à deux ans de prison. Les personnes de la communauté LGBT se voient refuser l’accès aux services de santé et ont des difficultés à trouver de l’emploi, explique Olivier King Sibo, un activiste de ce pays.

D’autres Etats condamnent à mort les personnes de la communauté LGBT ou les enferment à vie. Depuis 1987, la Mauritanie n’a pas appliqué ce type de politique répressive. Ce qui n’est pas le cas au Soudan, en Tanzanie ou en Zambie. Au Nigeria, même la non-dénonciation de relations entre personnes du même sexe est sanctionnée.

L’homosexualité est légale au Mali, au Niger, au Burkina Faso, au Bénin, en Guinée équatoriale, au Gabon, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, en Guinée Bissau et en Angola.

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