Qu’est-ce que un développement durable ? Les différents organismes, pays ou personnes qui travaillent sur cette thématique ne sont pas tous unanimes pour convenir d’une définition commune. Toutefois, la définition proposée par le rapport Brundtland est la plus adoptée depuis la fin des années 90. Il le définit comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins ».

Depuis quelques années, l’Etat mauricien a pris une initiative qui s’intitule Maurice Ile Durable. Certes, ce programme a permis, dans un premier temps, de poser le problème et de se mettre à travailler dans le « bon » sens. Face à ce slogan et au programme qui a été mis en œuvre, il y a toutefois un nombre de problèmes ou de situations qui restent contradictoires.

Comme à Maurice, on est surtout intéressé à la problématique d’un point de vue énergétique, on peut prendre l’exemple emblématique du projet de la centrale à charbon qui est en cours de finalisation. Ce type de politique est non seulement en désaccord avec la démarche d’un développement durable, mais il peut aussi être à l’origine de politiques coûteuses économiquement.

D’autres types de politique peuvent et doivent être menés, mais cela doit passer par des canaux plus réglementaires et scientifiques (voir le précédent post de blog). Toutefois, le débat doit s’intéresser plus largement aux divers aspects du développement durable. Les problèmes doivent être considérés dans un système intégré (comprendre les différents impacts ou influences qu’une telle politique aura sur un ensemble – environnemental, social ou économique). Ceci devrait permettre de constater que les solutions à court terme ne sont pas les plus adéquates dans ce contexte.

On peut reprendre l’exemple des ampoules basse consommation. La distribution ou la mise en vente de ces ampoules a, certes, permis de diminuer la consommation d’énergie, mais cela a été fait sans vraiment penser à la filière de recyclage ou aux déchets que ces ampoules produiront. Mettre ces ampoules dans nos ordures ménagères – ordures qui sont ensuite ramenées dans les centres d’enfouissement techniques – pose de sérieux problèmes de santé publique et de contamination des sols.

Le développement économique de notre pays ne doit pas se faire au détriment de la santé de la population et des risques que l’on fait encourir aux populations les plus sensibles. Il ne doit pas se faire non plus au détriment de l’environnement. On peut prendre des exemples très concrets, comme la construction de villas IRS qui s’est fait tout le long du littoral sans se soucier de l’impact environnemental sur les côtes mauriciennes.

On dit souvent « le » développement durable. Mais il n’y en a pas qu’un. Tout dépend du pays, du contexte et de l’environnement dans lequel on se trouve. Il est évident que le monde dans lequel nous vivons ne pourra pas changer du jour au lendemain. Toutefois, il est bien nécessaire de nous donner les moyens pour commencer la transition vers un système de vie et un mode de consommation différents – d’où l’intérêt de travailler à la mise en place d’un vrai développement durable.

On ne peut pas dire aux investisseurs dans notre pays que la politique changera radicalement.  Une des composantes du développement durable est le dialogue qui doit exister entre les différents partenaires. Le gouvernement est là pour la mise en œuvre d’une politique, mais il se doit de discuter avec les partenaires sociaux (patronat, syndicat, représentants d’associations) pour avancer vers une politique durable qui limiterait les impacts environnementaux sans pour autant compromettre le développement économique de notre pays. Je discuterai davantage des solutions envisageables la prochaine fois.

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