Il était la voix la plus connue d’une radio privée du pays. En délicatesse avec son employeur, il s’était reconverti dans les affaires à travers une agence de voyages tout en maintenant un pied dans la production de publicités pour la radio et la télévision. Mais voulant à tout prix réussir, l’individu a fait fi de quelques règles élémentaires : comme celui consistant à ne pas soudoyer ses interlocuteurs pour obtenir un contrat d’annonces.

Cet oubli lui vaut d’être traduit devant la Cour intermédiaire  par l’Independent Commission against Corruption (ICAC). Il répond de trois charges de « treating of public official ». Un délit de corruption passible de 10 ans d’emprisonnement selon l’article 14 de la Prevention of Corruption Act (POCA). L’accusé a reconnu les faits et plaidé coupable devant la Cour intermédiaire, ce mercredi.

Les faits remontent à juin, octobre et novembre 2008. L’accusé, dans le but de conclure un deal de publicité avec la Mauritius Broadcasting Corporation, traite avec le directeur marketing de la radio-télévision nationale. Voulant montrer sa gratitude anticipée à son interlocuteur, il offre alors à celui-ci un billet d’avion aller-retour pour la Grande péninsule. Quatre mois plus tard, ses élans de générosité sont toujours aussi vifs. La commission anticorruption l’accuse ainsi d’avoir prêté Rs 20 000 à son interlocuteur. Le mois suivant, c’est sur le Programme Coordinator de la MBC qu’il mise pour augmenter ses contrats de publicité. Pour cela, il offre un billet d’avion aller-retour pour Londres à la fille de cette figure connue de la station nationale.

Dans les affaires de corruption, ce sont les personnes ayant reçu des cadeaux ou de l’argent qui occupent les devants de la scène. Cependant, la POCA prévoit aussi des peines sévères pour ceux qui tentent de corrompre des « public officials ».

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