« Je n’ai jamais dit que [la section 13 du DTAC] ne serait pas amendée. » C’est ce qu’a soutenu le Premier ministre au Parlement aujourd’hui. Cette section de la Double Taxation Avoidance Convention a trait à la Capital Gains Tax. Sir Anerood Jugnauth vient ainsi démentir les affirmations de Paul Bérenger à l’effet qu’il aurait fait une « déclaration catégorique » à cet effet à Mumbai, suivant sa participation au récent Sommet Inde-Afrique.

Si, pour l’heure, cette « section majeure » du traité fiscal liant le pays à la Grande péninsule dispose que les taxes seront perçues à Maurice, il est toutefois prévu que celles-ci le soient en Inde à compter de 2017, a indiqué le leader de l’opposition à l’Assemblée nationale.

Dans ses déclarations, affirme SAJ, il n’a fait que mettre en avant les raisons pour lesquelles la section 13 devrait être maintenue telle quelle. Tout en rappelant au Premier ministre indien ces propos tenus en mars dernier lors de sa visite officielle au pays. Soit que Narendra Modi ne comptait pas nuire aux intérêts de Maurice. Le chef du gouvernement « espère » que son homologue indien examinera les demandes de la partie mauriciennes, et que « les sections 11 et 13 ne seront pas amendées ». « La balle est dans son camp », a ajouté sir Anerood Jugnauth.

Retombées de la mission en Inde

Durant sa mission en Inde, le Premier ministre a aussi eu des rencontres avec d’« importants conglomérats » à Mumbai et Delhi. Des groupes engagés dans divers secteurs dont ceux des TIC, des services de la logistique ou encore manufacturier. Et qui se sont montrés « vivement intéressés » à investir à Maurice.

Les investissements étrangers mais aussi l’apport de compétences qui découleraient de telles entreprises boosteraient les secteurs existants et émergents de notre économie, affirme SAJ. Qui a accepté de considérer la proposition du député Rughoobur que soit examiné, à la lumière du duty free tariff preference scheme, ce que cela rapporterait au pays.

Le leader de l’opposition a aussi voulu savoir si Maurice a accepté de faire partie de la Solar Alliance suggérée par Modi. Celle-ci rassemblerait plus d’une centaine de pays autour de l’Inde sur la question de l’énergie solaire et devrait être annoncée au Sommet COP21, à Paris. « Je n’ai pas discuté de cela », a répondu SAJ.

Où était Sinatambou ?

Par ailleurs, SAJ a indiqué qu’Etienne Sinatambou ne l’a pas accompagné en Inde car le ministre des Affaires étrangères assistait à la 15Rencontre ministérielle de l’Indian Ocean Rim Association. Shakeel Mohamed prend alors le Premier ministre à contrepied. Les deux rencontres ne coïncidaient pas, affirme le député travailliste alors qu’une certaine agitation gagne les rangs de la majorité. La mission en Inde s’est tenue du 26 au 29 octobre, poursuit-il, alors que celle pour la réunion ministérielle, qui a eu lieu en Indonésie, du 20 au 23 octobre.

Le député rouge parvient à poser sa question malgré le brouhaha et lance : « Embarrassant, n’est-ce pas ? » Sir Anerood Jugnauth de rétorquer : « J’ai décidé qu’il irait [en Indonésie]. Et comme je me rendais en Inde, qu’un ministre m’accompagne n’était pas nécessaire ! »

Photo  (PIB India/Twitter): Le Premier ministre indien Narendra Modi accueillant son homologue mauricien, sir Anerood Jugnauth, lors du 3Sommet Inde-Afrique qui s’est tenu à New Delhi.

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