Si les Mauriciens qui travaillaient pour Tara Knitwear et Rossana Textiles ont préféré rester discrets, leurs ex-collègues bangladais ont laissé éclater leur colère. Une centaine de ces travailleurs étrangers étaient massés dans le lobby de la Victoria House, siège du ministère du Travail à Port-Louis. Leur grief : le non-paiement jusqu’ici du boni de fin d’année, pourtant promis au 16 décembre tandis que le délai légal, selon la Workers Rights Act, est fixé au 20.

De leur côté, les liquidateurs du groupe BDO, soit Afsar Ebrahim et Georges Chung Ming Kan, ont assuré avoir reversé 50% du boni aux ex-employés des deux usines la semaine dernière. La transaction bancaire a été effectuée le vendredi 20. Le retard s’explique sans doute par les procédures administratives, a ajouté Mariahven Caremben. Le conseiller en relations industrielles a, en l’absence du ministre Callichurn, présidé une réunion tripartite ce lundi 23 décembre.

L’un des liquidateurs a, lors de cette rencontre, affirmé que le maximum sera fait afin que l’autre moitié du boni de fin d’année soit déboursée au 31 décembre. Si ce n’est pas le cas, les ex-employés des deux usines textile toucheront leur «13mois» en janvier 2020.

La centaine de travailleurs bangladais a refusé de quitter l’enceinte de la Victoria House tant que la totalité de leur prime ne leur a pas été remise. Les assurances des cadres du ministère ainsi que du syndicaliste Faizal Ally Beegun n’ont pas apaisé leurs appréhensions. Certains ouvriers ont expliqué qu’après les moult promesses qu’on leur a faites, ils ont l’impression qu’on les mène en bateau.

Les Bangladais ont toutefois dû vider les lieux, la police ayant été mandée sur les lieux pour les faire partir. Ils se sont alors dirigés vers le Haut-commissariat de leur pays, dans la capitale.

En ce qui concerne le paiement de la compensation, le gouvernement décaissera Rs 7 millions. Les procédures ont été enclenchées afin que les employés mauriciens puissent toucher cette somme avant la fin de l’année.

Une prochaine réunion avec le ministre du Travail est prévue le 16 janvier. Selon Mariahven Caremben, les liquidateurs ne pourront payer pour la compensation jusqu’à ce que tous leurs actifs soient vendus.

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