Il n’en est pas à son premier concert chez nous. Et c’est avec un plaisir renouvelé que ce tabliste de renom vient de nouveau faire ses gammes dans son pays natal. Subhash Dhunoohchand sera en représentation, ce soir, pour un concert unique et gratuit qui, il l’espère, marquera le coup d’envoi d’un projet qui lui tient à cœur. Celui de porter la musique de Tablatronic et son message rassembleur au plus près des gens. D’ici et d’ailleurs. Projet pour lequel Subhash Dhunoohcnad est à la recherche de partenaires financiers et musicaux.

Subhash Dhunoohchand rentre d’une tournée en Inde. Où il a fait résonner son tabla à Chennai, Mumbai, Baroda… De formation classique, issu d’une famille mauricienne bercée par la musique traditionnelle – son père est chanteur folklorique et ses frères manient tabla et dholak –, ses créations ne sont pas moins empreintes de fraîcheur et de modernité. Sur scène, ses percussions ne sont pas les seules à marquer le temps. Pour Tablatronic, projet qu’il porte à bout de bras depuis plus de quinze ans, Subhash Dhunoohchand s’arme aussi de son ordinateur, complice indispensable pour donner vie et corps à ses compositions.

Ses compositions font le pari d’une musique traditionnelle nourrie à diverses influences et mariée à la musique électronique. Le tabliste les écrit en s’inspirant des sons qu’il entend partout et des scènes du quotidien, au gré de ses rencontres avec le public et d’autres artistes lors de ses pérégrinations à travers le monde. A l’instar de Melting Pot, dit-il. Un morceau « aux couleurs changeantes » qui prend naissance dans une rue en Colombie, avec un colporteur vantant ses mangues lui rappelle les marchands de fruits confits de Maurice, et la vie qui affirme ses droits malgré des problèmes réels de sécurité.

Installé à La Réunion depuis une quarantaine d’années, celui qui a composé la bande originale du long-métrage Lonbraz kann n’en oublie pas pour autant son pays natal. Et souhaite, avec Tablatronic, aller au près des gens. Mais aussi aider les artistes locaux à s’exporter. Avec le concert de ce soir, Subhash Dhunoohchand souhaite ainsi donner le ton. Du message rassembleur de sa musique aux reflets de la diversité culturelle de son premier pays et des musiques du monde. De la qualité de collaboration possible – qu’il soit au Kenya, en Ouganda, en Inde ou en Europe, il se fait un point d’honneur de partager la scène avec des artistes de la région.

Ce soir ne fera exception. Subhash Dhunoohchand s’est entouré de complices de longue date. Jayeraz Santokhee, réputé pour être un des meilleurs sitaristes de l’île, démarrera la soirée. Et Ramma Kisnah, spécialiste du chant khyal, une musique classique qui nous vient de l’Inde du Nord, qui assurera par la suite une partie vocale. Les deux rejoindront ensuite Subhash Dhunoohchand sur ses sons alliant classique et modernité pour une partie improvisée sur des partitions, explique-t-il, écrits expressément pour eux. Le tout accompagné de projections vidéo qui font aujourd’hui partie intégrante de son travail sur scène.

Un concert qu’il conçoit comme un showcase. Et qui, il l’espère, encouragera d’autres artistes à le rejoindre pour réaliser son rêve. Celui d’une tournée ici, à travers l’île, en allant au plus près des gens, à Baie-du-Cap et ailleurs où « les concerts ne leur sont pas forcément accessibles ». Avec l’espoir qu’à travers cette musique ainsi partagée, ses compatriotes se rappellent aussi que Maurice a quelque chose à offrir au monde.

Concert ce soir, 22 janvier à 19h, au Super Unic Hall, à Sodnac, Quatre-Bornes. Entrée gratuite.

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